La marche des fiertés, parfois nommées Lesbian and Gay pride, Fierté gay et Lesbienne, LGBTQIA+ pride ou simplement Pride est une marche destinée a donner une visibilité aux diverses communautés LGBT+, et a revendiquer des droits, des libertés et l'égalité. Elle clôture ou souligne souvent toutes les actions menées lors du mois de fierté.
Par Alitoria
L'origine des marches de la fierté
Je vais commencer par un historique rapide, puisqu'en plus de 50 ans d’existence, il y a fort a dire sur cet événement devenu mondial.
Il s’agit de marches, plus où moins longues, où se réunissent personnes LGBT+ et allié.es, montrant haut ou fort, les couleurs et slogans, les revendications et les messages. Souvent accompagnées de musique, de danse, de chants parfois même de chars.
Y participent aussi les associations, commerçants friendly, ayant participé financièrement a la créations de ces marches, des associations non LGBT+ mais luttant pour eux, comme la Ligue des droits de L'homme. Et même parfois des personnalités connue faisant la promotion de l’événement comme Lady Gaga à l'Europride de Rome en 2011.
Bien qu'ayant une dimension purement revendicatrice au début, elle a migré vers une image plus festive, qui fait débat, et les Prides évolue constamment grâce a ça.
Pour commencer, revenons sur les événements qui ont provoqué les lancements des premières
marches. Il faut remonter jusqu'en 1969 à New York. À cette époque, il faut savoir que servir des boissons alcoolisées aux homosexuel.les, danser entre hommes, ou se travestir était interdit par exemple.
Régulièrement, des décentes des forces de l’ordre ont lieu partout où des personnes LGBT+ pouvaient se réunir, ou sur simple dénonciation. Mais le bar de Stonewall se trouvait être tenu par la mafia. Et cette dernière avait un arrangement
avec la police pour être prévenue à l'avance des décentes, histoires que les client.es LGBT+ puissent partir avant en toute sécurité.
Sauf que la nuit du 27 au 28 juin, personne n'annonce cette décente. Pour les client.es, c'en est trop, et des violences éclatent entre les personnes présentes et les forces anti-émeutes, et ce, plusieurs jours durant. Des habitant.es du quartier se joignent même au combat contre les violences policières.
Cette violence marquera les esprits, et un tournant des luttes LGBT+.
Quatre mois après les émeutes, le 2 novembre 1969, Craig Rodwell, son compagnon Fred Sargeant, Ellen Broidy et Linda Rhodes proposent qu’un défilé soit organisé à New York pour commémorer «les manifestations spontanées de Christopher Street.»
Le 27 juin 1970, la première Pride a lieu à Chicago, suivie d'une autre à San Francisco, et le lendemain, 28 juin, des rassemblements encore plus important ont lieu à New York et Los Angeles. Elles sont nommées à ce moment, les Prides Parades.
À partir de là, de nombreuses Pride et marches vont se créer a travers le globe. Bien que ça ne soit pas le point de commencement des luttes LGBT+, qui depuis longtemps se font, c'est l’événement qui déclenchera une prise de conscience sur le besoin de mouvement massif, voir parfois violent, pour se faire entendre ou respecter.
- En Europe, la première marche réunit 200 personnes a Münster en Allemagne le 29 avril 1972, suivie de Londres le 1er juillet.
- En France, il faut attendre 1977 à Paris, et depuis 1994 dans d'autres villes de la métropole et des DOM TOM.
- En Islande ; en 2010, ce sont 90 000 personnes qui défilent à Reykjavik, sois un quart de la population islandaise.
1. Le développement en France
Petit a petit, ces manifestations se sont structurées, notamment avec des associations chargées d'organiser et charger des diverses revendications, comme le PACS, le mariage pour tous, l'adoption, la PMA, etc...
Pourtant, diverses manifestations avait déjà eu lieu lors d'autres événements, notamment lors de la journée des femmes, de manifestations écologiques, mais qui furent vivement critiquées, car « de tradition étrangère à la classe ouvrières ».
En 1980, ce n'est plus simplement des personnes et des associations LGBT+, mais aussi l’extrême gauche et le Ligue des droits de l'Homme qui manifestent ensemble. 1981 marquera un tournant en France, étant bien plus massive que les années précédantes, et la première à recevoir une couverture médiatique dans Libération.
Se déroulant juste avant les élections, sa portée politique fut énorme, ainsi, François Mitterrand dira « Personnellement, je n’accepte pas que les attentats (à la pudeur) homosexuels soient réprimés plus sévèrement que les autres », car en France, aussi, il y a une forte répression policière et discriminant a l'égard des personnes LGBT+.
De 1981 à 1993, la marche perd en intérêt, en effet, la crise du Sida frappe avec violence, attisée par les extrêmes et sérophobes comme Jean-Marie Le Pen. Les commerces ayant pris en importances, les dissensions entres les associations et commerçant.es n'aident pas.
Dès 1993, la communauté telle qu'on la connaît aujourd'hui se forme. Les rôles des différents acteur.trices se font plus clairs, et des marches sont organisées partout en France. En 1997, L’Europride se déroule à Paris et voit marcher 300 000 personnes.
Au-delà des marches des fiertés, se déroulent aussi des marches Lesbiennes, Trans et autres en plus, pour cibler des revendications plus spécifiques.
Le terme de Gay Pride se popularise dans les années 80, le termes « marches des fierté » arrivera lui, en 2001 en France, après un litige l'ancienne Pride , la « Lesbian and Gay Pride », qui avait déposé les noms comme marques commerciales.
Mais comme Nice, préférant appeler son événement Pink Pride, d'autre se positionnent en dehors de tout cela et marquent leur indépendance en ayant leurs propres noms. En effet, il faut comprendre que bien qu'ayant lieu aux quatre coins du globe, les Prides ne luttent pas pour les mêmes raisons. Chaque pays ayant une politique sur les LGBT+ différente.
2. Le développement des prides ailleurs dans le monde
Les premières Prides américaines, et dans l'Europe de l’Ouest luttaient pour dépénaliser et dépsychiatriser l'homosexualité entre autres par exemple. Dans les pays plus en avances sur les droits humains, les Prides étaient et sont toujours, un moyen de luttes pour obtenir des droits, et l'égalité où les conserver.
Malgré tout, certains pays ont connu peu, voir, aucune de Pride du tout de leurs histoire. Par exemple : au proche est moyenne orient, seul l'Israël, la Jordanie, la Cisjordanie, et la Turquie ont légalisé l’homosexualité, et la tolèrent tout juste. Dans les restes des pays, elle est punie de prison, voire de mort, et on compte près de 5 000 homosexuel.les exécuté.es depuis 1979 en Irak.
En Russie, les Prides furent interdites, car le pouvoir estimait ne pas pouvoir garantir la sécurité de l'événement. Malgré tout, en 2006 et 2007, des manifestant.es bravèrent l'interdiction. Et de violentes altercations furent provoquées par des militant.es d’extrême droite, des nationalistes et des ultraorthodoxes, se soldant par l'arrestation des organisateur.trices à chaque fois. La Russie n'autorise pas le mariage pour tous, depuis 2023, les transitions de genre sont interdites, il
n'y a aucune loi anti discrimination, qui est de plus légion.
Tout d'abord pour renforcer la cohésion et renforcer les liens entre les différentes communautés.
C'est une notion sociologique qui désigne la manière dont les différentes formes
d'oppression comme le racisme, le sexisme, le classisme, le validisme, l'homophobie, la transphobie, et d'autres, s'articulent et se renforcent mutuellement.
En d'autres termes, les militant.es d'une association lesbienne peuvent aussi appartenir à d'autres associations, comme des groupes trans, féminisme, et antiraciste. Et donc, il est plus simple de lutter ensemble que de lutter séparément.
À noter donc que les luttes LGBT+ sont aussi très liées aux luttes féministes, antiraciste, de classe.
D'où le fait de lutter ensemble, tout en portant des couleurs différentes. Voilà pourquoi de nombreux drapeaux différents flottent aux Prides.
Mon expérience dans le monde LGBT
1. Dans le milieu associatif
Je vais parler rapidement de mon expérience personnelle. Je suis membre du bureau d'une asso trans basée sur Lille. Cette année, elle a grandement participé au mois des Fiertés, notamment avec des expos photo de personne trans, un grand bal, des conférences, ou un salon LGBT+. Promis l'année prochaine, je vous indiquerai toutes les dates importantes.
Je m'occupe particulièrement du groupe Facebook d'entraide entre personnes trans (et réservé aux seules personne trans et leurs proches), de la partie numérique de l'association ainsi que d'animer les réunions hebdomadaires. D'autres s'occupent d'organiser les différentes actions, ou de réaliser des ateliers pédagogiques dans les écoles, administrations, ou dans les endroits qui en ont le besoin. Il y a aussi tout un côté militant auprès de l'état, de la santé, où de l'administration pour faire avancer les droits, où lutter contre les discriminations à travers des colocs, des réunions avec des professionnels d'autres secteurs, des appels à projets, etc.
2. Aux marches de la fierté
Pour en revenir aux marches, les quelques-unes que j'ai pu faire même les plus petites, il y a ce sentiment étrange d'être au milieu de quelque chose d'énorme. Un monde parallèle, où la peur, le jugement s'envole, où la différence éclate de partout comme une ode a la vie. On est emporté par la foule, peu importe si on se connaît, on discute, on rit, des drapeaux sont distribué, des flyers, ça danse, ça crie, mais surtout, on porte haut les diverses pancartes et messages de revendication.
Même si on vit le moment, on n’oublie pas qu'on est là aussi pour montrer au monde que nous existons, et que nous méritons les mêmes droits que n'importe qui. C'est un événement qui est d'ailleurs attendu tous les ans par certain.es. Les associations travaillent dur sur les actions, et en particulier la marche, pour qu'elles permettent d’appuyer les demandes, car, des milliers de personnes, parfois des dizaines, ça a un impact énorme sur les politiques à venir.
Plus les marches sont imposante, plus nous avons du poids lors d'actions, de négociation, ou de demandes envers les villes, les régions, voir directement de l'état.
Bien que beaucoup s'y amusent, et c'est vraiment important, pour moi, c'est un outil qui me sert dans mes luttes au sein de l'association ou de ma vie en général. C'est une des pièce maîtresse de notre arsenal, et celui qui fédère le plus de monde.
Les Pride, un lieu de bienveillance et d'affirmation de soi
Les Pride sont des vecteurs de l'affirmation de soi. Elle permet de dire, « regardez, vous n'êtes pas seul.e, vous n'êtes pas bizarre, pas déviant.e, et pas malade, nous sommes là aussi ». Les personnes viennent au Pride pour être entourées, soutenues, encouragées, protégées, rencontrées.
C'est un lieu où, normalement, vous ne serez pas jugé.e.
C'est une façon de pouvoir s'assumer, et se montrer, sans peur des préjugé ou des violences.
C'est d'autant plus important des petites villes, ou dans des régions peut fournies en associations ou de centre LGBT+.
Je rajouterais que la visibilité offerte par la Pride aide grandement à faire passer des messages, des revendications, mais aussi a dédiaboliser l'image LGBT+. En effet, bien souvent, comprendre la différence aide à l’accepter et à la tolérer.
Montrer des personnes LGBT+ équilibrées, qui se soutiennent, et luttent ensemble, a travers d'associations, de groupes, permet par exemple, aux parents où proches de casser les stéréotypes toxiques, de s'informer, et ainsi, de mieux soutenir les personnes LGBT+.
Enfin, les Prides sont des indicateurs des politiques liberticides, ou au contraire, en faveur des personnes LGBT+ suivant les pays. Elles permettent de comprendre que, oui 10 % du population LGBT+, c'est énorme, et qu'il n'est
plus tolérable de la discriminer.
Le mot de la fin
Pour résumer, les Pride ont plus de 50 ans, ont changé avec le monde, et reflètent les facettes multiples et parfois contradictoire des mouvements LGBT+, mais toujours, la marche des fierté, la Pride, rassemble et montre que peu importe nos différences, nous sommes capable d'avancer ensemble dans un objectif de liberté, de fraternité, et de bonheur.
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