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Ma première soirée BDSM

Comment j'ai pris goût à la domination en tant qu'homme

Un instant je suis à l'hôpital, l'instant suivant dans une salle de classe, puis je traverse une salle équipée de chaînes et un bunker : ma première soirée fétichiste m'a enflammé et a ouvert maintes nouvelles perspectives à mes désirs. Témoignage entre émerveillement et révélation.

 

Rédigé par Sara Passion à partir de l'expérience de gomeraman.

Dans le labyrinthe des salles dédiées aux fétichismes

Une femme s'offre étendue sur un divan. Elle est entièrement nue à l'exception de ses escarpins noirs aux pieds. Un homme en smoking s'assied près d'elle et commence à lui caresser les seins. Ils n'échangent aucun mot, et c'est précisément ce qui rend cette scène aussi étrange qu'excitante. En passant lentement à côté d'eux, je vois la tête de madame disparaître entre les jambes de monsieur.

Ce ne sont que mes premières minutes à la soirée « Nacht der O » (Nuit d'O) à Munich et je veux d'abord recueillir un maximum d'impressions. Ce qui n'est pas difficile dans ce studio fétichiste avec son labyrinthe de salles. Un instant je suis à l'hôpital, puis dans une salle de classe, puis je traverse une salle équipée de chaînes et un bunker.

L'une des salles semble faite entièrement de verre et de miroirs, la suivante présente d'innombrables chaussures. L'ambiance est raffinée jusque dans les moindres détails, et le lieu est si bien éclairé qu'on pourrait directement y tourner un porno.

Seule l'immensité du lieu m'irrite quelque peu de prime abord. 40 couples et tout au plus 20 hommes dominateurs sont présents ce soir. Les soirées échangistes classiques auxquelles j'ai quelquefois participé auparavant ont toujours fini par me causer quelques désillusions, car on y trouve généralement 100 hommes seuls pour 30 couples maximum. Je n'ai jamais aimé les soirées où les hommes sont en surnombre, car c'est pour moi une vraie douche froide quand des types bruyants et bourrés de testostérone rivalisent pour savoir qui pourra baiser en premier.

Néanmoins, ce qui me plaît autant dans cette soirée est d'y rencontrer des couples avec un penchant pour les jeux de domination/soumission. On remarque déjà au dress code qui est dominant et qui est soumise. Les hommes sont tous au minimum en costume-cravate. Les femmes quant à elles, sont soit peu vêtues, soit complètement dénudées. Chacune porte un collier avec une laisse et attend, généralement sans son Dom, que des hommes l'approchent. Ici et là, on assiste aux premiers contacts.

Un homme se dirige de but en blanc vers la plus belle femme de la salle du donjon et lui insère son pénis dans la bouche.

Je ne suis pas aussi pressé. Je préfère profiter encore un peu de l'atmosphère chargée de sexe, qui paraît curieusement surréaliste car personne ne parle. En effet, ce silence fait aussi partie du concept : le but n'est pas d'apprendre à se connaître et de séduire l'esprit de l'autre avec les mots justes et quelques remarques teintées d'ironie. Chose que je trouve très importante lors de rencontres classiques avec des femmes. Non, lors de cette « Nuit d'O », c'est le fait d'éteindre mon cerveau et de me perdre dans une ambiance de débauche et de passion qui m'excite terriblement.

Plonger dans la luxure d'un monde parallèle

Il me suffit de m'approcher d'une des femmes aux colliers et de parcourir sans un mot la carte laminée qu'elle porte pour faire monter l'excitation. Cette carte indique ses préférences. Sur ces notices d'utilisation sexuelle, on peut lire « Apprécie la douleur », « Sodomie » ou encore « Bondage ».

Je m'imprègne de tout ce qui se déroule autour de moi. Un homme doigte une femme habillée d'une robe entièrement transparente. Une femme aux cheveux attachés par une pince est en train d'être ligotée, agenouillée devant un imposant fauteuil.

Soudain, je me retrouve à nouveau face à la femme sur le divan. Elle ne porte toujours rien d'autre que ses escarpins. Bien qu'elle ne soit pas autorisée à me regarder directement, conformément aux règles du jeu, je remarque ses yeux bleus intenses aux longs cils. J'aime ses jambes fines et ses petits seins. Cette fois-ci, elle est seule. Je m'assieds près d'elle, puis tout s'enchaîne très vite :

J'offre quelques caresses à ses fesses nues, puis elle ouvre mon pantalon et je sens sa langue passer autour de ma queue.

Il ne faut pas attendre longtemps avant qu'un attroupement se forme autour de nous pour regarder tandis que je me débarrasse peu à peu de mon costume, ce qui semble inhabituel puisque tous les autres hommes conservent en permanence leurs élégantes tenues de soirée et ouvrent tout au plus leur pantalon lors des rapports. Pour ma part, ça fait bien longtemps que je me suis laissé aspirer dans un monde parallèle. Nos spectateurs me paraissent à mille lieues, bien qu'ils se tiennent juste à côté de nous. Et j'ai chaud à un point indescriptible.

Dans l'ordre : d'abord baiser, puis s'embrasser, puis viennent les compliments

Je fouille hâtivement mon pantalon à la recherche d'un préservatif, retourne ma soumise sur le ventre et la pénètre avec soulagement. Je n'ai pas l'habitude de coucher avec une femme qui se laisse guider aussi facilement. Avec laquelle je suis le seul à décider du rythme, des positions et de l'intensité. En temps normal, mes rapports sont tout à fait égalitaires. Pourtant, l'excitation ressentie en étant dominant et en voyant comme l'autre prend son pied dans le rôle de soumise est plus grisante que je ne m'y m'attendais.

Je m'interromps rapidement lorsque son Dom apparaît, lui caresse la tête et lui demande si elle se sent bien. Sa façon de faire est si affectueuse, si discrète, puis il repart si vite, alors je recommence de plus belle à la prendre par-derrière. La séquence de nos contacts physiques est inhabituelle et c'est ce qui la rend si exaltante pour moi.

Après le coït immédiat et sans un mot en guise de salut, et après l'orgasme, je lui demande si je peux l'embrasser.

Elle respecte la consigne de garder le silence et répond d'un baiser. Ensuite, j'écarte ses jambes, puis ses lèvres, et lèche chaque centimètre de son sexe. Juste avant de la quitter, l'inspiration soudaine me pousse à dire à cette femme dont je ne connaîtrai jamais le nom combien je la trouve belle. Ce qui, en d'autres circonstances, serait le prélude à un flirt. Je me rends alors compte que la chronologie de nos rapprochements charnels est cul par-dessus tête, une expression tout indiquée pour la situation.

L'attrait de l'asservissement complet

Après une courte pause, j'aperçois une brune avec des boucles d'oreilles fantaisistes en forme d'étoiles. Elle est seule dans une des salles, les bras attachés au-dessus de sa tête à un anneau au plafond. Un bandeau sur les yeux lui procure le frisson qu'elle recherche : elle ne sait pas qui se tient face à elle, qui la touche.

Je caresse son corps nu et lorsque mes doigts parviennent à son entrejambe, je sens comme elle est déjà mouillée. La voir aussi brûlante de désir en se livrant à l'aveugle aux mains d'un inconnu me fascine. À plusieurs reprises, je fais des pauses dans mon exploration de son corps. Je me sens titillé par son avidité à absorber chacune de mes caresses comme une éponge.

Peu après, je découvre une femme dans la vingtaine qui prodigue une fellation à son Dom, de bien 40 ans son aîné.

Son derrière est tendu de manière si démonstrative que je n'ai pas d'autre choix que de me placer derrière elle.

Son Dom réagit immédiatement et lui ordonne de me chevaucher tandis qu'il nous observe en se masturbant. Encore une fois, je remarque à peine les spectateurs qui se rassemblent en un rien de temps.

Nous ne nous adressons pas personnellement la parole, et c'est justement ce qui rend le sexe incroyablement intense : en le réduisant à l'essentiel. Droit au but. Après l'orgasme, je me sens aussi épuisé que satisfait.

Quo vadis, mon désir ?

À la fin de la soirée, je comprends que ce qui m'a le plus excité, c'est la volupté que j'ai sentie chez chaque femme que j'ai touchée ces dernières heures, perceptible à son seul langage corporel. Chacune d'elles aime se donner une apparence servile déconcertante au premier regard, du fait de sa nudité et du collier qu'elle porte autour du cou. Et pourtant, quand on sent que c'est exactement ce qu'elle veut dans cet instant, coucher avec une femme soumise est extrêmement enrichissant.

Et c'est ainsi que j'entends réitérer ce fantasme plus souvent à l'avenir.

 

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