Ce mois-ci, JOYclub vous propose d’en savoir plus sur cette pratique qui gagne de plus en plus de foyer : le non-pénétratif. D’ailleurs je vous invite à lire le super article de Jordy (@mister.ose) sur le sujet.
Comment faire quand on souffre d'une baisse de libido ? Je vous donne des pistes à explorer pour renouer sereinement avec votre sexualité.
Par Pierre « SexoPsycho » Dubol, psychologue Clinicien Spécialisé en Sexologie
Changer la vision sur le sexe non-pénétratif
Lors des prochaines lignes, je vais essayer de vous faire entrer dans les coulisses des thérapies que j’ai eu l’occasion de conduire récemment. Il s’agissait d’hommes cisgenres qui venaient en consultation pour des troubles du désir, ce qui occasionne une perte ou une baisse de la libido.
Bien évidemment, on rappelle que lorsqu’il y a ce genre de problématique, on creuse toujours avec des professionnel.le.s de santé dans trois grands domaines : BIO-PSYCHO-SOCIAL.
- BIO : Est-ce qu’il y a des éléments de santé physique qui permettent d’expliquer cette perte de libido ? (ex : traitements, accidents, douleurs, etc.)
- PSYCHO : Est-ce qu’il y a des évènements ou des pensées qui ont pu me malmener ou me bouleverser qui mériteraient d’être traitées auprès d’un.e psychologue ? (ex : agressions, anxiété de performance, stress, etc.)
- SOCIAL : Est-ce que la ou les personnes avec qui je relationne peuvent avoir un impact sur ma libido ? (ex : discours dévalorisant, injonctions diverses, consentement peu respecté, etc.)
Et vous imaginez que l’idée de répondre à ces demandes par la solution du « non-pénétratif » n’est pas toujours accueilli de la meilleure façon qui soit. Et pour cause, la demande principale des patient.e.s quand ils/elles viennent consulter, c’est de (re)trouver une « sexualité normale ». Le hic, c’est qu’une sexualité normale, eh bien… ça n’existe pas.
Dans les médias, les films, les séries ou la littérature, la solution à une libido en berne est toujours présentée sous les traits du « faire plus, tenter plus, s’exposer plus ». Et pourtant, en Sexologie (comme dans beaucoup d’autres domaines), on observe rapidement que l’expression « en forçant, ça va passer », ne fonctionne jamais vraiment, bien au contraire.
Quelques cas pour mieux comprendre et trouver des solutions
Cas pratique n°1 :
- Exposition de la situation :
Pour de riches et diverses raisons, Jordan rencontre des difficultés, principalement parce qu’il associe les premiers rapports sexuels à une forme d’intimité qui l’empêche de ressentir ses sensations. Dans ces moments-là, il se met en pilote automatique et peut même ressentir un mal-être profond, précisément au moment où plein d’autres personnes verbaliseraient avoir des feux d’artifice dans la tête et des volcans en fusion dans le cœur.
- Les conseils en consultation :
Le moment venu, il verbalise cette règle qui est entièrement acceptée par la femme qu’il a rencontrée. Ce soir-là, les deux amants partagent une douche ensemble qu’il nommera comme étant « la plus sensuelle de toute sa vie », suivi de massages avec des huiles pendant presque une heure. Quand on lui demande ce qu’il en retient : il n’a jamais eu autant de sensation et de confiance auprès d’une personne.
- Le résultat :
Cas pratique n°2 :
- Exposition de la situation :
Même si cette dernière ne s’est pas dit effrayée ou blessée par cette escalade, les deux ont pu discuter d’une dynamique qui leur échappe souvent et qui pourrait poser problème par la suite. Depuis cette conversation il y a quelques mois, Gabriel ne ressent plus de désir et ne souhaite plus avoir de rapport avec sa compagne. Elle l’a convaincu de venir consulter pour en parler, ne comprenant pas ce changement soudain.
Quand on creuse, on remarque qu’au niveau des expériences de Gabriel, elles ont toujours été axées sur ce qu’il avait pu voir dans les vidéos pornographies, découvertes très jeune. Partant de ce constat qui a toujours complexé le patient, nous essayons de voir d’autres pratiques qui pourraient lui plaire qui ne font pas intervenir la pénétration. Le constat est immédiat : rien de tout ce qui est exposé, massage, sexe oral, caresses, danse, nude, sextos, jeux et défis, absolument rien n’avait été testé tout au long de sa vie intime, et encore moins dans sa relation actuelle ayant pris l’habitude de choisir le raccourci du lubrifiant et de la pénétration rapide.
- Les conseils en consultation :
- Le résultat :
Les bonnes questions à se poser avant un suivi thérapeutique :
Bien évidemment, le trouble du désir chez l’homme jouit (ou pas… du coup… lol) d’une énorme variété de facteurs déclencheurs et accélérant. C’est donc au cas-par-cas qu’il faut accompagner cette thématique, mais toujours auprès d’un.e professionnel.le spécialisé.e afin d’avoir des pistes de compréhension et/ou des outils pour y remédier. En attendant, je vous propose un tout petit questionnaire (sans bonne ou mauvaise réponse) pour vous aiguiller dans ce que vous pourriez verbaliser lors d’un premier entretien :
1. Depuis quand vous observez cette baisse de libido ?
2. Est-ce que la masturbation est concernée aussi ou seulement avec un.e partenaire ?
3. Est-ce que cela est arrivé avec d’autres partenaires ou seulement la personne actuelle ?
4. Est-ce que cela semble être arrivé à la suite d’un ou plusieurs événement(s) marquant(s) ?
5. Quelle(s) stratégie(s) avez-vous déjà tenté pour y remédier ? Avec quel taux de réussite ?
6. Est-ce que la situation vous gêne personnellement ou bien cela gêne surtout votre partenaire ?
7. Si les choses venaient à rester en l’état, en seriez-vous affecté.e personnellement ?
8. Prenez-vous des traitements qui comportent des effets secondaires dans ce domaine ?
En parcourant ces huit questions toute simples, vous pourriez avoir quelques pistes qui vous permettent de clarifier votre demande lors d’un suivi. DES SOLUTIONS EXISTENT donc n’hésitez pas à prendre soin de vous, vous le méritez !
Conseil lectures :
- Au-delà de la pénétration par Martin Page
- Mon sexe et moi par Dr. Marc Galiano
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Mais qui est l'auteur ?
Pierre Dubol alias Sexopsycho est Psychologue Clinicien à Nîmes spécialisé en TCC et Sexualité. Il intervient en cabinet libéral, il est superviseur, chargé d’enseignement à l’université, mais aussi formateur en IFME. Il a créé son compte Instagram en Juin 2020 pour vulgariser des concepts cliniques. Il comptabilise plus de 65 000 abonnés sur ses réseaux et se donne pour mission de mettre à la portée de tous les informations et les concepts sur la sexualité. Toujours avec humour et légèreté.
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