Jeanne et moi, ça fait cinq ans qu'on est ensemble. Cinq ans d'amour, de merveilleux souvenirs, de partage, d'éclats de rire et de complicité. La recette idéale pour que notre couple soit parfait me direz-vous.
Rédigé par Eva suite à une interview d'un membre de JOYclub
Et pourtant, nous n'avons plus de vie sexuelle depuis plus de 3 années. C'est arrivé comme ça, sans aucun avertissement, aucune prémisse aurait pu laisser penser que notre vie sexuelle épanouie deviendrait inexistante.
Et pourtant, quelle sexualité flamboyante nous avions ! Des lieux insolites, n'importe où, n'importe quand, de nouvelles expériences, et pour couronner le tout, une très bonne communication.
De deux à trois relations sexuelles par semaine, nous sommes passés à une par mois, puis aucune pendant plusieurs mois. Voilà le drame de notre relation.
Les débuts
Pour moi, le sexe, c'est avant tout un acte d'amour. La sexualité aide à construire une grande complicité avec son ou sa partenaire. C'était la définition même du bonheur, d'un bonheur pur et limpide qui te fait perdre la notion du temps.
Des moments de gène, il y en avait, comme dans tous les couples, mais ce n'était pas un facteur de blocage. Je me sentais à l'aise avec elle sexuellement. J'étais ouvert à toute proposition, tant que ce n'était pas une pratique trop originale (comme l'urophilie par exemple). J'avais souvent envie d'elle, elle m'envoyait des photos d'elle nue, nous avions même enregistré des petites vidéos coquines, juste pour nous. Elle savait comment exciter un homme. Nous parlions ouvertement de notre sexualité. De mon côté, je ne me masturbais déjà pas à l'époque, ni ne visionnait de films porno, contrairement à elle. Je n'avais et n'ai toujours pas de fantasme particulier.
Quand je l'ai rencontrée, je sortais d'une période d'abstinence de sept ans. Oui, vous avez bien lu : sept années sans sexe. Et même pas de manque ! Enfin, au début oui, puis ça s'est estompé avec le temps, sans doute une question d'habitude. A de rares occasions, je me masturbais, mais le sexe n'était plus vraiment un élément nécessaire à ma vie. C'était davantage la tendresse et l'amour qui me manquaient.
L'élément déclencheur
Il faut savoir qu'au bout de deux ans environ de relation, j'ai développé une maladie auto-immune, qui me provoque des inflammations permanentes aux articulations et également des plaques rouges qui recouvrent en partie ma peau. Entre les considérations esthétiques qui m'ont fait perdre confiance en moi, et la fatigue due à la douleur qui est quasi-permanente et le traitement de cheval que je prends, mon corps et moi, on ne se comprend plus vraiment.
J'ai perdu confiance en moi et en mon corps qui est jeune, et pourtant si malmené, si douloureux. Tout ce que je ressens d'un point de vue psychologique et physiologique m'a complètement bloqué dans mon approche de la sexualité. Sur ces dernières années de couple, les quelques fois où nous avons voulu faire l'amour (avec pénétration), se sont soldées par un échec. Peu importe qui d'entre nous est actif/active, les douleurs l'emportent sur le plaisir. J'ai commencé à perdre de l'intérêt pour le sexe.
Il ne fait quasiment plus partie de notre vie de couple.
Jeanne
Jeanne a essayé de comprendre. Elle a écouté, demandé, parlé, crié, pleuré. Oh oui, elle a pleuré, tant et tant de fois.
« Tu me trompes ? » Non, jamais je ne pourrais te faire souffrir en te trahissant.
« Tu ne m'aimes plus ? » Non, je t'aime toujours, et même plus encore.
« Tu te questionnes sur ton orientation sexuelle ? » Non, il n'y a que les courbes de ton corps de femme qui me font envie.
« Tu as des fantasmes dont tu as honte ? » Non. Sinon, je t'en aurais parlé. La honte n'est pas de mise dans notre couple.
Et puis elle a essayé. Les tenues sexy, de nouvelles caresses, les propositions tendres, scandaleuses. Les mots doux, les mots brutaux. Encore et encore elle a essayé, en vain.
Depuis, elle souffre. Au début, sa souffrance était bruyante, brutale, foudroyante. Et puis, de plus en plus silencieuses, avec de rares éclats de colère quand le corps et l'âme ont besoin d'exprimer leur désarroi.
Moi, assis sur le bord du lit, la tête dans les mains. Elle, allongée au bord du lit, qui me tourne le dos.
Ses yeux sont remplis de larmes et de frustration plutôt que d'envie.
Elle me souffle des remarques acerbes à la place des baisers.
Les disputes ont remplacé nos échanges sensuels et intenses.
Son cœur n'est plus gonflé d'amour, mais de rancœur.
La liste des ingrédients explosifs qui peuvent faire sauter votre couple.
Si un couple d'amis parle de leur sexualité ouvertement devant nous, elle se décompose. Pourtant, Jeanne est heureuse pour les autres, elle pense que le bonheur, ça se partage. Mais il serait naïf de penser que la comparaison n'est pas là, pernicieuse, même si on a un cœur grand comme le monde.
On se dispute régulièrement et notre complicité s'étiole comme son espoir de pouvoir revivre une vie sexuelle un jour.
Elle a même déménagé plusieurs mois l'an passé. Elle avait besoin de se retrouver seule, de faire le point, elle a eu envie de rompre, que je me bouge, que je prenne conscience. Elle pensait aussi qu'en se voyant moins, la flamme du désir renaîtrait.
Finalement, l'amour a triomphé, et elle a réemménagé avec moi mais la flamme du désir est demeurée éteinte.
Cette traversée du désert s'accompagne de quelques périodes d'opulence, hélas ponctuelles et très brèves. L'espoir renaît, la complicité, le bien-être. Des hauts, des bas, c'est un ascenseur émotionnel dont la montée est brève, intense, et la descente sans fin.
Et moi ?
De mon côté, je suis malheureux aussi, je suis blessé dans mon corps, dans mon âme, dans ma virilité.
La double peine, je la subis au quotidien.
« Sois un homme, baise ta femme » me crie la société.
« Sois un homme, baise moi » me crie ma femme.
Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que je ne ressens plus ce besoin primaire et bestial qui rassasie le monde entier, les corps, les âmes, la société ?
Dans nos sociétés, la virilité d'un homme se définit encore par rapport à la taille des biceps et ce qu'il y a en dessous de la ceinture.
Je n'incarne absolument cette définition ; mon corps ne me plaît pas, je le subis, et en plus je n'arrive pas à satisfaire la femme que j'aime.
L'incompréhension, la tristesse, la honte : voilà comment s'incarne ma virilité.
Au début de notre relation, je me vantais auprès de mes amis de de ma vie sexuelle trépidante. Maintenant, le sujet est évité. Entre hommes, on ne parle pas de ces choses là. Elle, elle ressent le besoin d'en parler à ses amies, d'être rassurée, encouragée.
Et puis, l'épée de Damoclès au-dessus de ma tête, qui guette, dans l'expectative. La perspective d'être trompé, d'être quitté, abandonné, rejeté.
La tromperie ? Non, pour elle, c'était impensable, inenvisageable.
Jusqu'à récemment, où elle m'a avoué qu'elle arrive à comprendre qu'on puisse aimer son conjoint ou sa conjointe, et le ou la tromper dans de telles situations. Je l'écoutais, comme si nous étions au confessionnal. Sacrilège, péché ! Mais qui suis-je pour te juger ? Je ne sais pas si je serais en mesure de te pardonner, mais je te comprendrais.
Le futur
Il m'a fallu beaucoup de temps pour essayer de prendre les choses en main, et heureusement que Jeanne était là pour me pousser à le faire. Tout d'abord, j'ai voulu écarter toute éventualité d'une baisse de testostérone. J'ai donc fait une analyse et tout était parfait.
Avec Jeanne, avant qu'elle ne perde patience, nous avions essayé de discuter et de trouver des solutions ensemble. Comme je perdais confiance en moi, ses tentatives pour me séduire me semblaient trop « brutales », trop rentre-dedans. Je pensais avoir besoin d'une approche douce, très tendre. Ça n'a pas marché non plus. Chacune de ses tentatives s'avéraient être un échec, et j'ai malgré moi déjà lâché des remarques pas très obligeantes à son égard. Après cela, elle a décidé d'arrêter de venir vers moi.
J'en ai donc parlé avec mon rhumatologue et mon médecin généraliste. Comme je l'ai déjà dit, je prends un traitement très lourd, qui est connu pour faire baisser la libido. Ils ont confirmé qu'effectivement, le traitement pouvait être une des causes de cette baisse. Une solution ? Rien.
Je suis allé voir un psychologue pour en parler. Résultat : Encore une fois, j'ai eu l'impression qu'on accordait aucun crédit à mes confessions. Comme si la sexualité, c'était un caprice, une envie dont on peut se passer au même titre que vouloir acheter une nouvelle chemise pour étendre un dressing déjà bien fourni.
Depuis, rien.
J'espère qu'un jour, l'envie va revenir, qu'il y aura un déclic. Ce jour-là, plus qu'un orgasme, je donnerai à Jeanne ce qu'elle attend depuis plus de trois ans. Un sentiment d'entièrement, de plénitude.
Je lui ai dernièrement proposé de tester des applications de jeux coquins. Il y a des petits challenges à relever, ça peut être très soft comme très trash. On va commencer par du soft.
Je vais également alors voir un sexologue. Jeanne me propose de m'accompagner. On a besoin d'avoir des réponses d'un pro, un éclairage extérieur qui pourra peut-être nous guider.
Pour l'instant, le libertinage, il n'en est pas question. J'ai conscience que ça pourrait être une solution pour nous, pour nous aider à aller mieux en tant que couple, mais je n'en suis pas capable, et Jeanne non plus. Pour l'instant.
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