A première vue, on se dit que dans chacun des bars LGBTQIA+ nous pourrons trouver notre place et qu’ils sont safe, voire irréprochables. Cependant, comme nous le verrons dans cet article, il y a certains indices - appelés les RedFlags -, qui nous poussent à nous questionner sur les lieux que nous fréquentons pour qu’ils conviennent parfaitement à notre identité et à nos valeurs.
Par Amélie Fiole
1. Voici le premier point et pas des moindres : Le.a serveur.se te drague !
On peut tout d’abord se questionner : est-ce une sympathie naturelle ou la personne nous signifie réellement son intérêt ?
Je sais que ce que j’écris est risqué, car il y a deux teams : celle qui trouve que c’est un compliment de se faire draguer, que l’on peut se sentir presque important et qu’avoir de l’attention nous fait du bien ; et l’autre team est celle qui, comme moi, trouve que ce n’est pas parce qu’on est dans un lieu précis que ça signifie qu’on est disposé.e.s à la rencontre et à la drague (sauf sur les sites de rencontre naturellement).
En plus, la majorité d’entre nous n’aimons pas la drague lourde, et la plupart du temps, c’est loin d’être fait de manière délicate !
Si je veux être tout à fait honnête, il y a même une troisième team : celle qui en profite pour lancer les offensives et draguer parce qu’ielles ont besoin de flirter leur égo, rendre jaloux.se leur ex, ou pour se faire mousser devant les potes !
2. Vanité quand tu nous tiens : Quelqu’un de l’équipe te dit qu’iel connaît telle ou telle personne.
Connaître quelqu’un ne certifie pas de notre bon comportement ni du fait qu’on soit safe ou pas.
Imaginez que je vous raconte « omg à 14 ans j’ai expérimenté la politique, j’ai même rencontré Mr Hollande ». Non. Car la fameuse rencontre, c'était lors de l’inauguration de la Grotte Chauvet 2 (à Vallon Pont d’Arc en Ardèche). Je ne peux pas dire à tout le monde que j’ai expérimenté la politique alors que je n’avais sans doute même pas croisé son regard. Et quand bien même nos regards se seraient croisés, ça ne veut pas dire que je faisais déjà de la politique, ni que j’étais de son bord. J’étais là. Il était là. Une énorme foule également. C’est comme les pseudos spécialistes de la politique qui regardent la télé du matin au soir et qui ont un avis sur tout et qui jouent les experts au travail ou en famille !
Pour revenir au bar QUEER, ne nous laissons pas influencer par les « je connais ». Quand bien même il y aurait un panel de photo de stars sur le mur dudit lieu, cela ne signifie pas que les stars présentes apprécient l’ambiance ou ce qu’on y sert, bien que j’ose espérer que ce soit le cas.
Méfiez-vous ! Quelqu’un qui vous donne tous ses contacts est souvent une personne vantarde qui veut prouver qu’elle a un répertoire, mais ça fait d’elle une personne peu cool, car elle serait capable de donner votre numéro à n’importe qui, parfois même sans qu’on lui demande, juste pour prouver qu’elle l’a.
3. On est éthiques ou on ne l’est pas : Des boissons trop chères et des employé.e.s mal rémunéré.e.s !
Vous connaissez le pinkwashing ? C’est le fait de voguer sur la communauté (notamment pour le mois des fiertés) pour se faire une réputation, gagner des points et prendre de l’argent au passage. Du coup oui, on est prêt.e.s à mettre le prix qu’il faut pour être dans un lieu safe avec une super ambiance et des gens incroyables, mais aussi et surtout pour rémunérer le personnel à sa juste valeur !
4. In-clu-si-vi-té : Les gens se ressemblent tous, ça pue les privilèges !
On a dit qu’on aimait la diversité ! On a des valeurs, on est intersectionnel.le.s, donc on ne va pas dans un bar pour voir des gens comme nous ! Notre seul point commun est qu’on est hors du commun sur le spectre du genre et/ou de l’orientation sexuelle ; et j’espère que vous mes lecteur.rice.s êtes d’accord avec moi !
Petite anecdote perso : je connais un bar où seule une unique catégorie des LGBTQIA+ sont admis, et ils sont tous blancs, tous privilégiés… Racisme, validisme, et autres délits : rien ne devrait de tout cela être admis !
On en subit déjà en dehors donc rien ne sert d’en rajouter à l'intérieur de notre propre communauté !
5. Parlons peu, parlons ambiance : Il n’y a pas de soirée drag !
Désolée, mais que seraient les bars LGBTQIA+ sans soirée drag ? Ces lieux-là ne devraient même pas être reconnus par la commu !
On aime l’ambiance, les paillettes, le maquillage, et les performances, on aime les animations et les atmosphères colorées ! Et surtout, on doit tous se lever les uns les autres vers le haut, autant que l’on peut, ainsi que se serrer les coudes et surtout s'encourager. On accueille les stars du show comme si elles étaient les étoiles d’Hollywood et les nouvelleaux comme il se doit : on les acclame !
On en profite alors pour faire la fête et s’enjailler jusqu’au bout de la nuit !
6. Je suis sûre que vous partagerez mon avis sur ce sixième élément : Les WC sont sales !
Franchement ça devrait être un redflag même pour les bars lambdas, c’est tellement important ! Voir la propreté des toilettes nous en dit beaucoup sur la tenue du lieu, sur l’hygiène derrière le comptoir et la tenue du personnel…
Mais c’est également souvent un endroit où il se passe souvent des choses intéressantes et pas des moindres : échange de compliments ou des réseaux sociaux pour garder contact, voire peut-être un baiser dans le cou ou au coin des lèvres (mais avec le consentement évidemment)...
7. On se serre les coudes : Le personnel ne fait pas partie de la communauté !
Franchement, un très grand nombre d’entre nous n’ont pas un travail stable à cause de tous les préjugés que le reste du monde ont sur la “commu” LGBTQIA+, et pourtant ce ne sont pas les compétences qui manquent ! Autant se donner toutes les chances et employer des personnes qui auront conscience de la chance qu’elles disposent ! Qui auront tout à fait connaissance des codes que nous employons et qui brilleront à merveille dans ces lieux tout aussi fabuleux !
- Et vous, avez-vous déjà été dans un bar QUEER qui craignait vraiment ?
- Quels seraient les GreenFlags pour un bar LGBTQIA+ selon vous ?
Quelques bars LGBT à tester absolument !
Les Souffleurs
La Mutinerie
Le Glam
Madrediosa
Qui est l'auteure ?
Amélie Fiole, coach sexo conjugale et familiale, décode les relations et s'adresse à son publique LGBTQIA+ ; et produit également des ateliers de sensibilisation à la commu (y compris à propos des thématiques sur le Travail Du Sexe). L'hiver dernier, elle a publié gratuitement son premier e-book "How to survive to les repas de fin d'année en tant que LGBTQIA+" pour permettre aux personnes concernées de se saisir d'outils afin de mieux vivre ces moments qui peuvent être éreintants. Son site internet : fahc.fr
Et toi, tu es déjà allé.e dans un bar LGBTQIA+ ? Viens en parler sur le forum !
Cet article t'a plu ? Alors clique sur "j'aime" et partage-le !
JOYclub, c'est quoi?
Nous aimerions te répondre : "tout ce que tu veux". Mais en réalité, JOYclub c'est encore plus que ça. Une plateforme de livestream. Un site de rencontre. Un calendrier d'évènements frivoles. Un forum érotique. Un magazine en ligne.
Un réseau social pour des contacts hors du commun. Et avant tout : une communauté à la sexualité positive avec plus de 4 millions de membres.
En savoir plus