La jalousie est le résultat d’un sentiment d’insécurité et d’anxiété. Elle est relative à la personne qui la ressent, mais quand elle est partagée de manière saine avec saon partenaire : elle peut permettre au couple d’évoluer dans la même direction.
C’est un sujet très vaste, elle ne s’applique pas uniquement aux gens qu’on connaît, et elle est très liée avec l’envie.
Par Amélie Fiole
La jalousie de comparaison physique
Notre société nous pousse sans arrêt à nous comparer et à attendre plus de soi et des autres. On le sait, les physiques qui sont mis à l’avant sont des personnes jeunes, avec des formes peu naturelles (gros seins, grosses fesses, mais ventre plat et cuisses fines), musclées. Il faut veiller à travailler ses mollets, à être chevelu et barbu, mais pas trop poilu sur le torse et sur le dos, et à avoir des dents droites, claires et alignées, à avoir des tatouages qui tiennent bien avec le temps…
Que ce soit à la télévision, sur les réseaux sociaux ou les mannequins en vitrine de boutique : on est confronté.es à une homogénéité de corps similaires les uns aux autres, qui ne ressemblent certes pas aux corps que l’on voit dans la vie, mais encore moins au nôtre. Cela exacerbe notre impression d'avoir des "défauts", on ne voit plus qu’eux et on ne pense qu’à eux.
Je vous propose de réfléchir à éventuellement choisir une troisième personne qui est totalement à l’opposé de vous, afin de ne pas vous comparer et de cette manière pouvoir appréhender ce moment avec plus de légèreté, pour vous permettre de vous concentrer sur les raisons qui vous ont poussé à vouloir faire ce fameux plan à trois.
La jalousie de comportement
Tous les humains sont différents, et ça, c'est important de le garder en tête quand nous sommes sensibles à la jalousie.
Oui, peut-être que Michel* a plus d’expérience sexuelle et d’habileté avec ses doigts que moi, mais moi, je suis plus souple et j’ai beaucoup plus d'énergie ! Et il n’a sans doute pas le cœur de mon chéri, car il est au premier abord présomptueux et radin, tandis que moi, je suis généreux et patient, et j’ai un très bon fond.
C’est tout à fait compréhensible que je compare nos compétences sexuelles, mais il faut vraiment garder en tête que tout le monde n’a pas les mêmes capacités et expériences, sans parler des goûts.
Peut-être que Michel maîtrise les positions élaborées, mais quand il s’agit de la levrette : Michel fait le lapin ! Tandis que moi, je maîtrise absolument tous mes classiques !
Donc ne soyez pas jaloux de Michel. Il est là pour vous apporter la différence, je pense que c’est vraiment ce qu’il faut retenir quand vous établissez de faire un plan à trois. Le +1 est là pour la nouveauté, pour ce qu’il va vous apporter à tous les deux de différent, de complémentaire.
Et si jamais vous choisissez un +1 qui vous ressemble sur plusieurs points (ou à votre partenaire), gardez en tête que c’est parce que vous êtes tellement apprécié.e., qu’on souhaiterait vous multiplier pour en avoir encore plus ! Mais ne vous inquiétez pas : dans ce cas de figure aussi, vous trouverez plein d’éléments divergents avec ce +1, si vous cherchez un peu !
*: Michel est un personnage de fiction qui est le +1 de votre duo
La jalousie du temps passé
À moins que ce ne soit un kink, je vous déconseille de vous attarder à compter le temps que ce +1 passe avec vous et avec l’autre. Si c’est votre premier plan à trois, peut-être que ce ne sera pas tout à fait naturel et un peu mécanique, voire entrecoupé, mais ne vous inquiétez pas : ça peut tout à fait être ok et avoir son charme. Vous pouvez en profiter pour demander “Est-ce que ça va ?” “Est-ce que tu aimes ça ?”, “Au niveau du rythme, tu préfères que j'accélère ou que je ralentisse ?” “Et pour l’angle ? Tu préfères comme ça ou comme ça ?”.
Poser ces questions permet de profiter de voir si tout est ok chez l’autre (et de votre côté aussi), et de permettre de laisser une place au consentement, qui je le rappelle : peut totalement changer, y compris lorsque ça a déjà commencé (et aussi : un consentement général ne s’applique pas à toutes les pratiques). Le sexe, quand on a un peu de bouteille, on sait que ce n’est pas uniquement pour rechercher l’orgasme, mais plus globalement pour tout ce que ça peut nous apporter.
J’ignore si vous connaissez l’approche du slow sex, le sexe en toute conscience, mais c’est vraiment un très bon outil pour éviter de n’avoir qu’un seul but : l'orgasme. Ça permet de prendre conscience de soi, de son corps, des autres, de chacun de vos souffles, de chacun de vos mouvements et de ce qu’ils provoquent. Il n’est pas nécessaire d’aller lentement pour faire du slow sex, sauf peut-être si vous débutez.
Petit conseil de l’expert.e que je suis : Essayez de faire de la sophrologie en amont pour que vous preniez l’habitude d’inspecter chacune des parties de votre corps, pour voir ce qu’il s’y passe. Vous aurez alors plus de facilité à le faire dans un moment de sexe !
La jalousie plus globale
À comparer les modes de vies (notamment sur Instagram) où on se retrouve à suivre des personnes qui ont une superbe carrière, une grande famille toujours là pour eux, des vacances de rêve, un dressing de rêve et une maison de rêve, on fait l’apologie du jeune, du neuf, du blanc, du cher, de la préciosité…
On fait même des séries Netflix sur ces gens qui gagnent des millions d'Euros et qui se divertissent aux Maldives, et quant à nous : on se divertit en les regardant… Ça en dit long sur la différence entre eux et nous. N’oubliez pas qu’ils font de la mise en scène de divertissement, donc il y a toujours un envers du décors !
Compliqué pour les personnes les plus influencées et/ou malléables d’entre nous de ne pas se comparer.
« Oui, mais il a une meilleure carrière que moi et en plus, il prend vraiment son pied avec lui, pourquoi il ne va pas avec lui ? Pourquoi est-il avec moi ? ».
Je pense que dans cette situation, il faut se montrer particulièrement à l’écoute et ne pas juger le ressenti de l’autre, car c’est un sentiment (quand on ne l’a jamais connu) qui peut paraître étrange et la réponse paraît évidente, mais quand on se retrouve dans la situation : ce sont des pensées qu’on a réellement et qui prennent beaucoup de place tant qu’on ne les a pas résolues.
Pour cela, mettez vous dans un endroit calme et ouvrez votre cœur : communiquez vos doutes et vos comparaisons.
En conclusion
Pour conclure, je pense que vous devez réaliser une introspection afin de vous demander pourquoi vous avez envie de faire ce plan à trois. Est-ce pour pimenter votre vie sexuelle ? Est-ce que c’est pour multiplier les plaisirs ? Est-ce que c’est pour totalement changer vos habitudes et découvrir de nouvelles choses ? Est-ce que l’idée vous émoustille ou vous êtes plutôt sceptique ? Est-ce que c’est possible de communiquer avec votre duo sur vos attentes et sur vos craintes ?
Qui est l'auteure ?
Amélie Fiole, coach sexo conjugale et familiale, décode les relations et s'adresse à son publique LGBTQIA+ ; et produit également des ateliers de sensibilisation à la commu (y compris à propos des thématiques sur le Travail Du Sexe). L'hiver dernier, elle a publié gratuitement son premier e-book "How to survive to les repas de fin d'année en tant que LGBTQIA+" pour permettre aux personnes concernées de se saisir d'outils afin de mieux vivre ces moments qui peuvent être éreintants. Son site internet : fahc.fr
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