Voici ma contribution... J'ai essayé de raboter un peu pour que ce ne soit pas trop long, je publierai à l'occasion une version longue sur le forum
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Dans le miroir je ressemble à une ado rebelle, avec ses cheveux aux reflets roses, son regard brillant de défiance et, je m’en passerais bien, les boutons sur les joues. « Je les vois pas, tes boutons », aiment me répéter Tom. J’aimerais bien ne pas les voir non plus.
Mais à part eux, ça va, je suis plutôt mignonne.
Est-ce qu’on pourrait deviner que sous cette bouille malicieuse, presque enfantine malgré mes 30 ans, se cache une sacrée… J’ai envie de dire
salope. C’est triste, aucun autre mot ne me vient à l’esprit pour désigner une femme qui a des fantasmes décalés, des perversions. « Coquine », c’est vraiment trop ridicule. « Nymphomane », beaucoup trop énervant lorsque l’on connaît l’histoire de ce mot. Non, je préfère salope, qui a le mérite d’être un peu excitant. Et c’est ce que je suis, excitée.
Je suis une salope excitée.
Excitée par mon propre visage, mon propre regard, dont l’innocence ne trahit pas une seconde ce que ma bouche vient de faire. Je passe mon doigt sur mes lèvres si douces, si sages en apparence. Je le glisse jusqu’au coin des lèvres, j’imagine qu’il m’en reste un peu, une légère goutte pas encore sèche, à essuyer du revers de la main, et ça m’excite. Le goût est encore bien là, la sensation du gland que j’enroule avec ma langue.
« Camille, t’es une sacrée salope... » je lance à mon reflet dans le miroir.
Mon bassin s’embrase.
J’ai très envie de me toucher, là, tout de suite, devant ce visage si pure et pourtant si sexuel, déviant, pervers, si
salope. Mais il faut que je résiste. Il faut que j’attende Tom. Attendre ne rendra que mon orgasme plus puissant.
Je jette un œil impatiente à What’s App.
« J’arrive », son dernier message date d’il y a 15 minutes. Il ne devrait plus tarder.
Je remonte un peu le fil de la conversation, jusqu’au « moi aussi, je l’ai fait ». Il y a seulement 30 minutes. C’est encore plus récent que moi.
La simple lecture de ce message provoque un nouvel embrasement, une nouvelle explosion entre mes jambes. Pourtant, je ne peux réprimer une certaine jalousie à imaginer la tête de Tom entre les jambes d’une autre. Peut-être que cette jalousie se réveillera plus tard, plus vive, plus douloureuse, mais pour l’instant elle ne vaut rien contre l’excitation d’imaginer son goût, sa langue contre la mienne, nos deux bouches si
salopes à nouveau profondément réunies. Je sentirai un petit goût inhabituel, un autre fluide inconnu au milieu de sa salive et, surtout, lui aussi sentira un goût nouveau, il léchera tout le pourtour de mes lèvres, toutes les potentielles traces de sperme séché. Je lui goberai sa langue, absorbant la moindre trace de cyprine, le moindre goût de… De quoi exactement ? Quel goût ça aura ?
Je n’en sais rien, et il faut que j’arrête d’y penser maintenant. Je suis tellement excitée que je vais finir par jouir sans me toucher... Et après tout, pourquoi pas ? Pourquoi l’attendre ? Je pourrais me masturber là, rapidement, frotter ma vulve contre la table du salon, juste un petit coup ?
Non. C’est encore mieux d’attendre. J’arrache mon regard du miroir et essaye de penser à autre chose.
Mais je ne peux pas. Tout mon esprit est occupé par
ça. Et tant que je n’aurai pas roulé une pelle à Tom, tant que je n’aurai pas joui, deux fois, cinq, dix fois, je ne pourrai pas arrêter d’y penser.
Il faut juste y penser autrement, sinon je ne pourrai pas tenir une seconde de plus. Arrêter de penser à la langue de Tom qui… j’ai dit d’arrêter !
Je peux me concentrer sur ce que je viens de faire, plutôt. C’est excitant aussi, mais sûrement moins que d’imaginer le goût de la salive de Tom.
Le gars que j’ai trouvé était parfait. Je n’osais plus y croire.
« C’est facile pour toi, tu demandes à n’importe quel mec dans la rue et il sera OK » arrête pas de me dire Tom. N’importe quoi, vraiment une remarque de mecs. Ouais, des gars qui diront « oui » facilement, y’en aura plein. Mais, déjà, j’ai absolument pas envie de pomper le premier venu dans la rue. Ensuite, faut trouver un type qui te comprenne, qui te respecte. Il me fallait trouver un plan Q respectueux, un type mignon avec qui je me serais sentie à l’aise, avec qui j’aurais pu m’amuser quand Tom n’était pas là, sans qu’il ne veuille s’immiscer dans notre relation, prendre trop de place dans ma vie. Un type qui respecte mon aversion pour la pénétration, qui n’essaye pas de me forcer à quoi que ce soit. À qui j’aurais pu livrer mes fantasmes décalés sans me sentir jugée… Un Tom bis, en somme. Et un type qui recouvre tous ses critères, ça ne court pas les rues.
Puis il y a eu le grand gars du métro. « Celui qui monte à Empalot et descend à François Verdier » comme je l’appelais avant de connaître son prénom. Ça fait des semaines que je l’observe, sa grande silhouette voûtée, sa peau mat, ses yeux clairs, et surtout ce visage si doux. Au début je ne pensais même pas à lui pour réaliser mon fantasme. Peut-être que je voulais le préserver, ne pas le mêler à ça. Le garder
pur dans ma mémoire. Continuer à imaginer sa vie, son métier, ses études... Continuer à le trouver mignon sans qu’il ne se passe rien de plus.
Finalement j’ai osé. Je revois son air surpris, son regard si innocent lorsque je lui ai glissé le petit mot dans sa main. Cette incrédulité le rendait si craquant. Je m’en suis mordu les lèvres, en priant un instant pour qu’il n’ouvre jamais ce papier, pour qu’il le jette à la première poubelle en sortant du métro. Qu’allait-il se dire de moi ?
Je l’ai laissé sortir à François Verdier, en priant pour qu’il ne décide pas de rester dans le métro, qu’il ne se mette pas à lire le mot sous mes yeux. Je lui ai donné le mot un vendredi, pour lui laisser le week-end pour réfléchir. Ça m’a surtout laissé plus de temps pour me traiter d’idiote.
« Pourquoi t’as fait ça ? » je me disais en boucle, « Maintenant tu n’es plus juste une fille mignonne dans le métro, tu es la salope qui a envie de sucer le premier venu. Il ne va plus jamais te regarder, c’est sûr. Pire, il ne prendra plus le métro, tu ne le verras plus jamais. »
Mais lundi il était là, il est de nouveau monté dans le métro à Empalot. Il m’a lui aussi donné un petit mot, simple, sobre : « J’accepte », ponctué de son numéro. Le plus excitant ? Son regard. Ses yeux, son expression n’avait pas changé d’un poil. Toujours aussi beau, toujours aussi doux, intense. Je me suis imaginée le sucer là, tout de suite, dans la rame de métro, mes yeux plongés dans les siens.
« Au fait, je m’appelle Loïc » m’a-t-il dit avant de sortir à François Verdier.
«Voilà, je connais ton prénom, je vais bientôt connaître ta bite, le mythe s’effondre » j’ai pensé sur le moment. Pourtant, ça m’a excité. Je me suis imaginée dire à Tom : « J’ai sucé Loïc » ou plutôt « Tu veux goûter la bite de Loïc ? ». Peut-être que Tom a léché une Hélène, une Marie, une Aïsha. Et on réunira Loïc et Aïsha. On mélangera leur fluide séminal, on les fera baiser sans qu’il ne le sache.
Lorsque je suis sortie du métro à mon tour, j’ai prévenu Tom, qui m’a dit que lui aussi avait un plan. C’est là que l’excitation a soudainement commencé à monter. Quand tu comprends que ton fantasme va enfin être mis à exécution, que ce n’est plus qu’une question de temps, de jours. Que ça sera jeudi soir.
Soudain, tout s’organise autour de « l’évènement ». Avec Tom on ne parlait plus que de ça, même lorsqu’on était silencieux ou qu’on parlait d’autre chose, on parlait de ça quand même. Dans les sous-entendus, dans les regards embrasés que nous nous lancions. Dans nos masturbations mutuelles, si intenses… Et surtout dans le mystère : lui ne savait rien de Loïc, moi je ne savais, et ne sais toujours rien de celle qui a eu la chance d’avoir la langue de Tom dans sa chatte.
Lui ne sait pas qui est Loïc. Il ne sait pas que je l’ai rencontré dans un métro, que je l’ai contacté avec un petit mot, qu’on s’est envoyé des SMS toute cette semaine. Que je suis allée chez lui, à François Verdier, après le boulot. Qu’on a papoté un peu, bu un coup pour se détendre, mais que finalement tout est allé très vite. L’alchimie était là, l’envie était là, l’excitation, tout. Pour être honnête, j’ai très peu de souvenir de l’
avant, de ce dont on a discuté, de ce que l’on a bu. J’ai l’impression d’avoir franchi le pas de la porte et d’avoir eu son sexe entre mes lèvres la seconde d’après.
Le premier souvenir net que j’ai, c’est cette belle bosse déformant son pantalon. Dès que je l’ai vue je me suis agenouillée, puis j’ai pris mon temps pour ouvrir sa braguette, défaire sa ceinture, faire glisser le jean sous ses genoux. J’ai commencé par le prendre en bouche à travers le caleçon. Je tâtais des lèvres ses testicules, son membre, son gland. J’ai léché jusqu’à ce que le tissu soit aussi trempé que ma culotte.
Puis, enfin, j’ai commencé par retirer son caleçon avec les dents. Quand j’ai vu que c’était trop galère, je l’ai retiré d’un grand coup avec mes mains, je n’en pouvais plus d’attendre, je voulais sa bite en bouche, là, tout de suite. Je n’ai pas pris le temps de regarder son gland, je l’ai tout de suite gobé, et ce n’est qu’une fois sur ma langue que j’ai compris qu’il était maculé de pré-sperme. Ça m’a excité encore plus, j’ai eu envie de me toucher en même temps, je l’ai peut-être fait d’ailleurs, juste le dos de ma main serré entre mes cuisses, comme pour contenir l’explosion de mon clito. De l’autre main, j’ai commencé à lui caressé les bourses. Elles étaient lourdes, poilues, bien plaines. J’ai imaginé qu’il ne s’était pas masturbé depuis une semaine, en prévision de ce moment. Qu’il avait tenu à me réserver le plus de sperme possible. Cette simple pensée m’a excité encore plus, j’ai accéléré mon mouvement de va-et-vient. Il était un peu gros pour ma petite bouche mais je m’en fichais, j’étais prête à m’ouvrir plus que je ne l’ai jamais été pour faire glisser ce gland entre mes lèvres.
Il gémissait. Il gémissait divinement bien, il était divinement sexy. Sa grande main chaude s’est posée sur ma tête, caressant mes cheveux, sans forcer… Lorsqu’il a commencé à gémir un peu trop, j’ai ralenti la cadence, sorti le gland de ma bouche. J’ai parcouru toute sa bite avec ma langue, de la base au gland, avant de la rependre entre mes lèvres. J’ai accéléré à nouveau, tout en caressant ses bourses, retirant ma main de ma culotte pour le branler. Je n’en pouvais plus, je voulais son sperme, tout son sperme en bouche, qu’il vide toutes ses bourses sur ma langue, dans ma gorge, sur mon visage, dans mes cheveux, partout. Je voulais que le monde entier sache que j’ai sucé ce type, qu’on me voit dans la rue avec son sperme sur la peau.
Loïc a poussé un cri puissant, une convulsion a secoué tout son corps et le sperme est arrivé, propulsé par saccade. Un premier jet est atterri au fond de ma gorge, sa puissance m’a tellement surprise que j’ai sorti son sexe de ma bouche pour tousser. Les autres jets se sont écrasés sur ma joue, mon nez, mon front.
« Ça va ? Je suis désolé, j’étais tellement dedans, je ne t’ai pas prévenu, peut-être que tu ne voulais pas... »
Il était si mignon, si doux. Je l’ai tout de suite rassurée. Il ne fallait pas qu’il s’inquiète, bien sûr que je voulais avaler, que je voulais tout son sperme en moi, c’est ce que je désirais plus que tout, j’ai juste été surprise par la puissance du jet. Il a semblé satisfait par cette réponse, peut-être a-t-il pris ça comme un compliment, une validation de sa virilité.
« Je vais chercher du PQ, si tu veux », il m’a dit en pointant mon crâne. J’avais senti son sperme sur mon visage, mais j’en avais littéralement partout, dans mes cheveux, sur mon pantalon. À ce moment, j’étais encore très excitée, je ne pensais pas encore à l’après, quand il allait falloir prendre le métro. J’étais encore la Camille fière de tout ce sperme, je n’étais pas la fille inquiète à l’idée qu’il reste une trace quelque part, enfonçant sa tête dans sa capuche, le regard fuyant vers le sol. Alors, plutôt que de dire sagement « oui, je veux bien du PQ », je lui ai jeté un regard de braise, accompagné d’un « pas besoin », puis je me suis mise à lécher la moindre goutte de sperme que je trouvais, sur ma joue, mes cheveux, mon pantalon, le tapis.
Pour Loïc, la tension sexuelle avait chuté en même temps que l’orgasme, mais pas pour moi, elle ne faisait que commencer. En fourrant mes doigts plein de sperme dans ma bouche, je n’avais plus qu’une image, celle de nos langues entremêlées avec Tom, celle du goût de Loïc qui rencontrerait le goût d’Aïsha, de Maria, d’Hélène.
« Tu es sûre que tu ne veux pas que je te rendre la pareille ? Je peux te lécher si tu veux... » m’a dit la voix tendre de Loïc. C’était très tentant bien sûr, et déjà j’imaginais son visage d’ange entre mes cuisses. Mais ce n’était pas de ça dont j’avais envie, pas maintenant. J’ai donc décliné, un peu à contre cœur.
« Je peux au moins t’embrasser ? » m’a-t-il demandé en partant. Ça, pour le coup, c’est sûr que ce n’était pas possible. La prochaine personne que je dois embrasser, c’est Tom, et personne d’autre.
Des pas dans l’escalier. C’est lui, je sais que c’est Tom, enfin. La porte s’ouvre, il n’a pas le temps de franchir le palier que je suis déjà sur lui. Je regarde sa petite tête innocente, son visage plus pâle et sévère que Loïc, ses joues creuses, ses yeux de jais et, surtout, ses lèvres. Ses lèvres entourées d’une fine barbe, dans laquelle a peut-être séché de la cyprine.
Son petit sourire veut tout dire : il l’a fait, et il sait que je l’ai fait aussi. Mais, avant que mes lèvres n’atteignent les siennes, il m’arrête d’une main.
— Attend, il faut que je te raconte.
— Non ! Non, surtout pas, pas maintenant. Après, peut-être.
Ne pouvant atteindre ses lèvres, je lui lèche la joue, la barbe, tous ses endroits qui étaient logés entre deux cuisses il y a peu. Alors il cède, ses lèvres s’approchent des miennes, un timide baiser d’abord, comme pour tester, pour voir si on sent quelque chose de différent.
Puis, enfin, nos langues se rencontrent, fusionnent, s’entremêlent. Elles font le tour l’une de l’autre, attrapent la moindre parcelle de salive.
Oui. Je sens bien un goût différent. Il n’y a pas que sa salive, il y a bien autre chose, oh oui, autre chose… C’est encore différent de lorsqu’il m’embrasse après un cunni. C’est un autre goût, unique, c’est UNE autre… Je convulse, je ne parviens plus à contenir mon corps, le simple fait de l’embrasser me fait jouir. Oui, je jouis juste en baisant sa langue, en absorbant cette salive au goût de chatte.
Sent-il, lui aussi, le goût de Loïc ? Son pré-sperme, son sperme, son gland, tout ?
Nos langues se séparent, je gémis de mécontentement, il me regarde un peu suspicieux, le sourire au lèvre :
— Attends, on dirait que tu jouis juste en…
— Ta gueule et tire la langue.
— Quoi ?
— Tire la langue !
Dès que sa langue luisante sort de sa bouche, je la saisis entre mes lèvres et je la suce, je la suce comme j’ai sucé la bite de Loïc une heure plus tôt. Cette fois je ne veux plus de sperme, je veux la salive de Tom, sa salive-mouille.
Un nouveau frisson s’empare de moi et, avant d’être saisie d’un nouveau soubresaut, je m’arrête et tire la langue à mon tour. Tom comprend aussitôt et se met à sucer ma langue, comme je viens de le faire, comme il sucerait à son tour la bite de Loïc.
Enfin, je n’y tiens plus, il n’y tient plus, nos vêtements s’envolent je ne sais où, la distance qui nous sépare de la chambre et du lit disparaît, et me voilà nue, me frottant contre son genou, contre sa jambe, maculant tout son corps de cyprine, pendant que j’essaye de garder sa bite en main sans succomber au plaisir. Mais les orgasmes se suivent, tout mon corps est une interminable secousse, ma tête tourne, un voile tombe sur mes yeux, un voile blanc, blanc comme le sperme qui jaillit de Tom, qui vient s’étaler partout, sur son ventre, son torse, son visage.
Je reviens à moi doucement, fébrile, épuisée mais ô combien détendue. Ai-je dormi ? Me suis-je évanouie ? Je ne parviens pas à savoir si je suis restée inconsciente une heure ou au contraire pleinement consciente pendant un milliard de secondes. Tom me regarde tendrement, un sourire au lèvre.
Je me love tout contre lui, la tête contre son corps juste poilu comme il faut. On reste là, longtemps, sans se parler, à écouter nos souffles, à laisser divaguer nos esprits. Dans ces moments si calme, si doux, où l’on ne sait pas trop exactement ce qu’il vient de se passer, où nos corps se demandent comment il est possible d’éprouver tant de plaisir, de nombreuses réflexions me viennent, souvent sans rapport avec le sexe, parfois aussi terre à terre que « ai-je bien racheté du lait ? ». Cette fois, en regardant le visage apaisé de Tom, je me dis que je suis chanceuse. Chanceuse d’avoir rencontré quelqu’un qui me comprend, avec qui je peux partager mes envies les plus folles, mes fantasmes les plus insolites… mes plus inavouables secrets.