Le 24 décembre, je regarde la neige tomber par la fenêtre. Soudainement, une voiture bien connue se gare dans l'allée de ma maison. Cette voiture, je ne la connais que trop bien, elle me perturbe déjà. Une petite voiture noire, citadine, avec quelques options bien reconnaissables, comme un pare-brise étendu.
"Qu'est-ce qu'elle fait là ?" Je n'avais pas eu de contact avec elle depuis maintenant deux ans. Je continue de l’observer par la fenêtre, perdu entre nostalgie et torpeur. Une part de moi avait rêvé depuis tout ce temps d'un moment comme celui-ci, tandis qu'une autre n'avait qu'une envie, la repousser violemment. Pendant cette réflexion, une jeune femme sort de sa voiture, grande et élancée. Elle est étonnamment mal habillée, probablement partie sur un coup de tête, mal coiffée, portant un jogging noir avec des baskets et un fin tee-shirt malgré cette météo hivernale.
Malgré tout, elle reste sublime à mes yeux, bien que cela me fasse mal de l'avouer. Elle a probablement fait trois heures de route pour venir. Une interrogation fuse dans mon esprit; comment a-t-elle eu mon adresse? Seuls mes amis actuels la possèdent, mais pourtant, elle est bien là. Je dois déjà supporter ce réveillon seul, chez moi, loin de ma famille à cause de cette neige menaçante, en espérant partir demain matin. Quelques secondes passent et, sans surprise, on entend frapper à la porte. Dans un soupir, fraîchement sorti de ma douche, mes cheveux humides retombant encore sur mon front, je porte mon tee-shirt et mon short de basket datant déjà du lycée, il y a quatre ans, je me décide à aller ouvrir cette porte. Une fois face à elle, bien que encore séparés par une vitre, je sens que je perds contenance. Mes pensées et questionnements tournent en boucle dans ma tête, me disant à quel point je fais une connerie. Je suis dans la merde. Je lui ouvre finalement la porte, elle me fait pitié, dans son petit tee-shirt, les bras entourés autour d'elle-même et son regard suppliant.
À peine la porte ouverte, elle se presse contre moi, s'accrochant à mon cou. Je la laisse entrer, refermant la porte, agissant comme si elle était une parfaite inconnue. Un silence s'installe. Inclinant la tête pour la regarder, elle atteint presque ma taille, mes 1m80.
Je réprime un soupir et finis par demander :
-Qu'est-ce que tu fais là, Elisa ? Comment as-tu eu mon adresse et c'est quoi ces manières ? Ça fait deux ans que l'on ne s'est pas vus.
Secouée par mes paroles, elle retire ses bras, recule, et se dirige vers une source de chaleur pour se réchauffer, la tête basse et visiblement honteuse. Je suis conscient que l'accueil n’est pas celui auquel elle s’attendait. Elle pris la parole, d’une voix mal assurée :
-Bonsoir d'abord...
Elle parlait d'une voix à peine audible, les yeux fixés sur le sol.
-Je suis passée chez tes parents... Et avec un peu d'insistance de ma part, ils ont accepté de me donner ton adresse, puisque tu n'étais pas là. Ils m’ont d'abord proposé de t'attendre chez eux demain, mais je voulais te voir maintenant... J'en avais besoin.
Je recule, passant nerveusement ma main dans mes cheveux, m'asseyant sur l'escalier, l'observant de bas en haut. J'écoute attentivement chacune de ses paroles, nourrissant intérieurement une rage envers mes parents. Sans attendre la fin du discours d'Elisa, je leur envoie un SMS, avec un sarcastique "Merci du boulet", puis range mon téléphone.
Après quelques secondes de silence, elle se reprend et me fixe de son regard pénétrant. Un regard couleur tempête, bordé de cils blond. Mon océan de désespoir.
-J'ai enfin compris, Georges, et tu avais raison. Il m’a frappé, je n’ai pas voulu y croire. Ça me paraît tellement irréaliste, impossible que « je » fasse partie de ces femmes… c’est ce que je me suis toujours dis. Il en a fallu d'autres, mais je l'ai enfin quitté. Et… ça fait aujourd'hui deux mois que je l'ai quitté... Je peine encore à me reconstruire, j’ai mal, j’ai putain de mal. Et depuis tout ce temps, je réfléchis, je pense à beaucoup de choses, mais surtout à toi, Georges. Ce soir, sur un coup de tête, j'ai voulu te voir, laissant ma famille en plan pour venir TE voir... te voir toi et personne d’autre.
La jeune femme retenait ses larmes, fixant son ancien ami avec l'espoir d'obtenir quelconque réaction. Pendant un mois, il avait occupé ses pensées quotidiennes, devenant l'objet de ses rêves, anticipant le moment où elle le retrouverait enfin, sentirait sa présence, entendrait sa voix, et percevrait son odeur sur elle...
Georges soupira en entendant son ancienne amie lui avouer les violences infligées par son ex, ressentant du dégoût et une envie de vomir. Cet ex, qui fut son meilleur ami par le passé. Il ne lâchait pas son regard, et devait contenir certaines envies enfouies au plus profond de lui depuis qu'il avait enfin décidé de se débarrasser de ces personnes toxiques de sa vie. Toutes les barrières établies commençaient à se rompre, une à une. Lentement mais sûrement. Comme une boîte de Pandore.
Elisa, se rappelant comment son ami pouvait se comporter, comprit qu'une guerre était en train de se déchaîner en lui, et qu'elle avait le pouvoir de faire pencher la balance en sa faveur. Elle observait chacun de ses mouvements, sa poitrine se soulevant à chaque respiration, sa main droite passant dans ses cheveux pour les discipliner et tenter de s'apaiser. Un choix crucial s'imposait, un geste qui pourrait tout changer. Depuis un mois à penser à lui, elle n'avait pas décidé si elle voulait retrouver son ami, faire évoluer cette amitié ou simplement en tirer profit.
Ce qui n'aidait en rien, c’est que durant deux ans, Georges avait aussi évolué, et elle ne savait rien de lui. Elle avait entendu des ragots à son sujet, y compris quelques déboires sexuels, bien qu'elle n'en eût jamais cru un mot, allant même jusqu'à voir encore son ami comme « son petit puceau de Georges ».
Les deux jeunes gens étaient donc tous les deux pensifs, ne sachant pas ce qu'ils voulaient ni comment cette soirée de réveillon allait se poursuivre. D’une voix assurée, Georges prit la parole :
-Bon, premièrement, tu ne peux pas rester comme ça. Donc, tu vas aller te doucher, je vais te passer des fringues, et ensuite, tu iras te coucher dans la chambre d'amis. Ça te va ?
Elisa pouvait entendre dans chacun des mots de Georges une tension qui ne demandait qu'à être libérée, il attendait une réaction venant d'elle, et que le programme proposé n'était qu'une provocation afin d'obtenir la réponse à une question qu'il ne poserait pas.
Je la regardais attentivement, observant chacune de ses réactions pour voir si un rêve d'ado se réaliserait ce soir, bien que ma conscience ait allumé toutes les sirènes pour me ramener à la raison. Mais merde, je suis jeune, je n’ai qu’une vie, et tant pis, j’en souffrirai plus tard…
Elisa s'avança vers moi, son tee-shirt devenu presque transparent par l'humidité de la neige, dévoilant la fine volute de sa poitrine nu et ses tétons commençant à s'apercevoir. Sa respiration s'était légèrement accélérée, et elle vint se caler devant moi. Elle leva la main pour la poser sur ma joue et la caressa délicatement en me regardant toujours dans les yeux. Elle ouvrit la bouche pour parler dans un murmure qui était presque une supplique.
-Puis-je… puis-je t’embrasser ?
Il n'en fallait pas plus pour faire s'effondrer mes dernières barrières. Demander mon consentement était tout bonnement un catalyseur de désir, et à peine eus-je soufflé un "oui" que ses lèvres rencontrèrent les miennes. Cette sensation était tellement douce, fine, avide, au fur et à mesure de l'évolution du baiser, transmettant le désir de l'un et de l'autre par ce simple contact. Je ne pus retenir plus longtemps mes mains, mes bras entourant déjà sa taille, tandis que ma main droite se trouvait déjà sur ses fesses, les pressant plus fort que je ne l'aurais voulu, mon désir m'empêchant de garder le contrôle. Toutes ces années à imaginer ce moment sans avoir le droit de le vérifier s'échappent. Mes instincts les plus primaires se laissent aller.
Je l'attrape par les fesses, la soulève, et comme si nous avions toujours fait cela, ses jambes viennent entourer ma taille. Ensuite, je monte les escaliers pour nous glisser dans mon lit. Une fois sur ce dernier, je me tiens devant elle, la regardant droit dans les yeux.
-Tu en as envie ? Puis-je continuer ?
Elle me répond d'un souffle haletant.
-Oui, vas-y, je suis toute à toi.
Je ne me fis pas prier pour commencer à la déshabiller. À moitié sur elle afin de descendre cet immonde jogging, je pris ensuite du recule et vis qu'elle était partie sans prendre le temps de s'habiller, ne portant pas de culotte. Cette information la gêna au point de mettre une main devant sa féminité pour se cacher. Comprenant aussitôt, je remontai plutôt à sa hauteur pour la prendre dans mes bras et la câliner, chose pour laquelle elle ne se fit pas prier.
Le moment était silencieux, seule la tendresse comptait. Après quelques minutes, l'appétit de la demoiselle devint trop grand, elle vint au-dessus, en amazone pour me surplomber, et je souris à cela. Elle passa sa main sur mon torse en me souriant de manière enjôleuse.
-Trop de tissu, je vais devoir retirer ça.
Elle passa des gestes aux paroles et retira mon tee-shirt tellement vite que je ne compris qu'après que mon short était lui aussi parti, laissant apparaître une érection devant son visage. Elle se baissa vers celle-ci, commençant à la caresser du bout des doigts en me souriant.
-Puis-je ?
-Oui, fais-toi plaisir.
Un élan d'aplomb était apparu sans savoir d'où, et elle apprécia, puisqu'elle me prit aussitôt en bouche pour me sucer, affamée comme si faire cela la libérerait. Son expérience se sentit tout de suite, les sensations procurées étant divines. Je ne savais pas comment gérer cela, je sentais déjà le plaisir suprême prendre possession de moi, mais je ne voulais pas que ce moment se termine déjà. Je voulais que cela dure, je veux la faire jouir.
Elle s'arrêta subitement, un sourire angélique aux lèvres.
-Ne te retiens pas, jouis dans ma bouche, je veux te goûter...
Elle reprit aussitôt après avoir dit ces paroles des plus stimulantes. Il ne me fallut pas plus de cinq minutes pour jouir, me déversant tout entier dans sa bouche après une dernière gorge profonde.
Je partis aussitôt en transe alors qu'elle avalait, passant son index sur sa lèvre elle vint se réfugier dans mes bras. Je ne réussis qu'à refermer mes bras me reprenant durant de longues minutes.
Lorsque je revins à moi, je la vis sourire et elle vint m'embrasser, baiser auxquels je répondis en glissant une main en même temps entre ses cuisses pour la stimuler à son tour.
J'étais surpris, sa réaction fut tout autre, et elle serra légèrement ses cuisses en me regardant.
-S'il te plaît, pas tout de suite… plus tard… je n'ai pas besoin que tu me touches juste parce que je me suis occupé de toi...
Elle sourit toujours de la même façon.
-Maintenant que tu es calmé, nous pouvons parler… voir ce que nous voulons… et puis après, tu t'occuperas de moi, si tu en as toujours envie… tout est possible ce soir.
C’est vrai, nous sommes le soir du réveillon, j'ai tellement de choses à lui dire, à lui demander, tellement d’interrogations et de rêves revenant à la surface. Après tout… pourrions-nous pas rêver au miracle de Noël…