Hello !
Pour situer ma parole, je suis agenre
(j'utilise des pronoms et accords masc par habitude, mais en réalité, ça n'a aucune importance pour moi), bisexuel
(dans le sens attiré par plusieurs genres, mais jusqu'à preuve du contraire, pas par les hommes cis), et je suis polyamoureux
(kitchen table).
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été éduqué à tracer ma propre route sans trop me soucier de l'avis des autres. Donc même si ça ne fait quelques années que j'ai les mots pour le dire, j'ai toujours été queer.
Je mesure la chance d'avoir eu des parents -elleux-même assez anticonformistes- présent·es, qui m'ont appris à faire entendre ma voix et à avoir confiance en moi.
Au final, un peu avant mes 30 ans, quand j'ai réellement commencé à me poser des questions, ça a plus été par curiosité, et je m'étais déjà entouré quasi exclusivement d'ami·es queer, LBTQIA+ et neuroa.
Donc, je n'ai jamais eu l'impression d'avoir à faire de coming out, ni auprès de mes ami·es, ni auprès de mes parents, ça a été facile, j'ai trouvé les mots qui me convenaient et je les ai donnés à mes proches, dont la réaction a plus ou moins toujours été "ah ok, chouette, c'est noté."
En revanche, là où j'ai galéré, c'est à me sentir légitime dans la communauté LGBTQIA+. J'ai un passing masc, et je jouis "naturellement" de tous les privilèges associés à la masculinité dans notre société.
Je n'ai pas souffert, mon parcours est simple et rempli de joie, je n'ai jamais souffert de dysphorie, ce qui m'a longtemps donné l'impression d'être un imposteur.
Ça m'a pris des années avant d'arriver à dépasser ça.