Question à une lesbienne : Vos témoignages !

Bonjour, auriez-vous un conseil pour faire un premier cunnilingus ?

Hello !
Alors le premier conseil que je j’aimerais donner est de se sentir à l’aise avec la personne ! C’est bête dit comme ça, mais ça permet de confier facilement ses peurs et ses doutes et aussi d’oser lui poser plus de questions sur ses préférences.

Second conseil qui peut vraiment aider, c’est de savoir comment utiliser sa langue. On peut laisser tomber le fameux “alphabet” et opter pour le plat de la langue sur toute la surface de la vulve. Les variations de rythme sont les bienvenues mais plutôt à petite dose. Quand un mouvement plait à ta.on partenaire c’est gagné, tu peux rester plus longtemps comme ça !
Certaines personnes aiment aussi les sensations précises. Le bout de la langue permet justement d’appuyer plus spécifiquement sur le clito. Attention cependant à être à l’écoute de ta.on partenaire pour ne pas lui faire mal.

Ce qui m'amène au troisième conseil, être à l’écoute ! Tu peux demander à ta.on partenaire de te guider à l’oral, mais aussi ressentir les secousses de son corps et écouter les haussements de sa voix. En soi, être connecté.e à ellui et suivre son rythme.

Le petit secret que j’aime donner à la fin, c’est de combiner plusieurs stimulations si ta.on partenaire aime ça. Ajouter un doigt en interne tout en léchant, ça peut être fabuleux !

Enfin, promis après je vous laisse libre de mettre en pratique tout ça, c’est de penser à se protéger contre les IST. Pour les pratiques buccales telles qu’elles soient, il est bien d’utiliser une digue dentaire (un bout de latex carré à poser sur la vulve) ou un préservatif externe pour ne pas être mis en contact avec du sang par exemple. Pour les pratiques internes, pensez aux gants en latex !

J’espère que ces conseils vont pouvoir t’aider.
Dites-nous si vous avez d’autres choses en tête !

Pensez-vous qu'être sexfriend implique une forme d'engagement ou doit rester surtout chill ?

On dit souvent des sexfriends qu’iels doivent être des relations sans prise de tête. C’est d’ailleurs ce qu’on recherche habituellement dans ce cadre là.

En revanche, j’aurais tendance à dire qu’on reste humain.e et qu’on à toustes besoin d’être écouté.e, respecté.e et rassuré.e. Dans un premier temps, ce serait intéressant de se questionner sur pourquoi est-ce que tu as envie d’avoir un ou des sexfriends ? Quelles sont tes attentes de cette relation ?

Une fois que tu as mis ça au clair, je suis pour la communication, peu importe le cadre de la relation. Donc je te conseille de trouver le contexte pour en parler à ta.on sexfriend. C’est là qu’à mon avis se trouve une forme d’engagement, dans le fait d’être honnête avec l’autre sur nos attentes.

C’est pas facile d’être sur la même longueur d’onde. Certaines personnes considèrent qu’avoir des sexfriends consite seulement à faire du sexe, d’autres voudront aller au cinéma avec leur sexfriend. Il y a différent degré d’engagement possible dans ce genre de relation et rien n’est écrit à l’avance. Le tout est en effet de rester chill après avoir trouvé un cadre dans lequel tu te sens bien ! Et cela implique tout de même de parler régulièrement de ce qu’on ressent !

En tant que personne non-binaire, est-ce possible de faire valoir mon identité dans un couple hétéro ?

Oui ! Oui et oui ! C’est très important que tu te sentes pleinement toi, en dehors et dans ta relation.

En revanche, je comprends le problème que tu soulèves. En tant que personnes LGBTQ+, on a souvent dû faire du chemin pour déconstruire la binarité et l’hétérosexualité. La où de nombreuses personnes n’ont pas encore fait ce chemin.

Faire valoir ton identité au sein d’un couple hétérosexuel pose donc deux questions. La première est dans la manière dont ton amoureux te perçoit. C’est important qu’il réfléchisse à sa perception du genre pour arriver à te percevoir comme tu es. C’est quelque chose qui à son terme te procurera beaucoup de joie et d’euphorie !

Enfin, cela implique aussi qu’il questionne sa sexualité. S’il sort avec une personne non-binaire, est-ce que cela fait de lui une personne bi ? Qu’est-ce que ça dit de sa sexualité à lui ? Là aussi, il y a un endroit où tu pourras ensuite te sentir vraiment en accord avec toi-même.

Enfin, je pense que c’est important que ton amoureux fasse ce chemin, mais que tu ne sois pas la.e seul.e personne à l’accompagner dans ses réflexions. Ta non-binarité est quelque chose que tu portes dans ton intimité et certaines réflexions peuvent blesser (même si la personne en face a voulu bien faire). Donc tu peux l’aider à te percevoir de la bonne manière, mais tu dois aussi te protéger et poser tes propres limites. En somme, ce serait vraiment bien qu’il prenne la charge de se documenter, de lire et de se rapprocher d’associations pour avoir des réponses et du soutien.

Comment on fait pour ne plus avoir autant peur d'aimer une femme ? Et de vouloir être avec elle ?

Hello ! C’est normal d’avoir peur d’aimer une femme quand on en est une. Quand on parle de lesbiannisme, on a très peu d’images en tête. Il n’y a aucun script qui a été écrit à l’avance tout simplement car il y a très peu de représentations justes et fines de nos intimités. Les discours qu’on en a sont rares et trop nombreux sont ceux qui se basent sur des clichés ou des préjugés.
Ensuite, on peut aussi avoir des inquiétudes ancrées plus profondément en soi. Les identités LGBTQ+ ont souvent été dénigrées et décrites comme “contre-nature”. Fun fact, ces discours ne sont ni alimentés par une source d’amour ni par de la bienveillance. Tes sentiments et tes désirs seront toujours beaux tant que tu te respectes toi et tes partenaires.
Je pense que l’essentiel est maintenant de percevoir les relations lesbiennes comme viables et enviables ! Pour ça, il suffit parfois de réussir à changer d’état d’esprit. De faire ce petit pas de côté pour passer de la crainte au bonheur de pouvoir librement explorer tes envies.
Enfin, je te conseille aussi de trouver des représentations qui te parlent dans les livres, séries, films et dans la musique. Quand on se rend compte qu’on peut vivre nos relations lesbiennes pleinement, on en ressent une grande joie !

En tant que couple lesbien, on est très fusionnel et on a parfois du mal à différencier le soutien et le fait de prendre tous les problèmes de l'autre à coeur (et donc de chercher une solution à tout) même si ce sont des problèmes personnels (on a parfois l'impression d'être un psy pour l'autre). Alors comment ne pas s'approprier les souffrances de l'autre sans prendre la charge émotionnelle ?

Je comprends carrément ce que tu décris ! Comment ne pas se fondre complètement dans l’autre ? Eh bien je pense dans un premier temps qu’il est nécessaire de garder son individualité. Faire des activités sans son amoureux.se, avoir des ami.e.s que l’on voit séparément. Des ami.e.s à qui on peut aussi confier ses problèmes et ses réflexions sur son couple.

Je pense aussi qu’on mérite toustes d’être accompagné.e par des professionnel.les de santé, voir un psy de temps en temps peut aussi permettre de se confier dans un cadre bienveillant. Le tout est de ne pas faire reposer entièrement sa santé mentale sur une personne.

Le fait de faire ces petites actions permet de prendre conscience de sa responsabilité envers soi-même et de demander de l’aide plus consciemment à son amoureuse (qui dans tous les cas sera toujours là, on se sait les lesbiennes ahah).

En somme, avancer sur ses propres problèmes sans sa partenaire en se prenant en charge et biensur, en continuant à se confier et s’épauler l’une l’autre.

Enfin, un des derniers conseils que je donnerais aussi, c’est de poser ses limites. En fonction du contexte, des moments de la journée, on est pas toujours apte de la même manière à réconforter son amoureuse. Si tu es en pleine révision, ou en pleine réunion, tu ne pourras peut-être pas être disponible émotionnellement. Donne ce cadre là ta.on partenaire quitte à vous programmer un moment où vous ne parler que d’ellui.