À propos de la consommation féminine de services sexuels

*********ropo Femme
8 Contribution
Auteurs de sujet 
À propos de la consommation féminine de services sexuels
Bonjour,

J’écris ce message avec l’espoir qu’il sera reçu par quelqu’un d’intéressé. Par avance, je vous remercie donc pour sa lecture *g*

Lorsque l’on s’intéresse à la sexualité, on remarque aussitôt la profonde dissymétrie qui existe entre les femmes et les hommes quant à leur facilité à évoquer leurs désirs et pratiques sexuelles. Bien que les normes de genre aient connu de réelles transformations au fil des 50 dernières années, les femmes demeurent encore discrètes au sujet de leur sexualité. Et lorsqu’il s’agit, de surcroît, de pratiques sexuelles sortant quelque peu des sentiers battus, de pratiques plus « transgressives », la parole de ces dernières est presque… inexistante.
Bien sûr, ce souhait de garder le silence sur sa sexualité s’explique de nombreuses façons, et notamment par le fait que la crainte du « stigmate de la putain » pèse toujours sur les épaules de celles qui adoptent un comportement sexuel contraire à la norme. Cependant, le silence des femmes au sujet de leur sexualité, s’il a pour objectif de les protéger, a aussi pour effet d’alimenter le mystère – et donc les idées reçues – autour de certaines pratiques sexuelles expérimentées par celles-ci ; il contribue, ainsi, à pérenniser les normes sociales qui contraignent le désir féminin.

C’est ainsi, dans le cadre d’une recherche en anthropologie, que je mène une étude autour de la question du désir sexuel féminin, cela dans le but de tenter d’ouvrir la parole sur ces questions. Plus précisément, je m’intéresse aux femmes se livrant à un type d’activité bien spécifique et socialement perçu comme transgressif : la consommation de services sexuels. C’est alors à l’occasion d’interviews (des entretiens, dans le jargon anthropologique), que j’échange avec des femmes qui ont fait l’expérience de faire appel aux services d’un travailleur – ou d’une travailleuse – du sexe (escort, masseur/euse érotique, stripper, travailleur/euse du sexe de rue), une ou plusieurs fois. La recherche française est, pour l’heure, très mal documentée sur le sujet qui constitue pourtant une réalité sociale. Alors, en partageant leur histoire, ces personnes démystifient le tabou autour de ces pratiques méconnues et promeuvent une compréhension plus profonde de la diversité des expériences sexuelles des femmes. Plus largement, elles sont la clé de la connaissance d’interactions sociales centrales, mais peu étudiées, de l’industrie du sexe.

Je jette ainsi une bouteille à la mer, en espérant qu’elle arrivera à bon port. Si vous-mêmes avez déjà eu recours aux services d’un travailleur ou d’une travailleuse du sexe et que souhaitez contribuer à cette discussion cruciale, vous êtes invitée à participer à cette recherche anthropologique. Vous pouvez m’écrire sur ma messagerie (je ne suis pas autorisée à diffuser mon adresse mail ici). Votre témoignage restera strictement confidentiel et anonyme. Votre participation est volontaire et vous aurez le contrôle total sur ce que vous choisissez de partager. Je reste à votre pleine disposition si vous souhaitez en apprendre davantage sur les modalités de l’enquête, ou encore, sur la gestion des données recueillies.

Votre prise de parole est précieuse et essentielle pour faire évoluer les normes et les perceptions de la sexualité féminine.

Je vous souhaite une belle journée,
Bien cordialement,

Lola
****ok Homme
60 Contribution
Je ne suis pas concerné mais je peux partager ou amplifier sur des réseaux (mastodon notamment) si l'étude est accessible en ligne.
*********ropo Femme
8 Contribution
Auteurs de sujet 
Merci beaucoup pour votre proposition !
L'enquête ne dispose malheureusement pas de plateforme en ligne, mais je pourrais peut-être vous communiquer en privé une adresse mail à partager, qu'en pensez-vous ?
****ok Homme
60 Contribution
Je ne connais pas de personnes ayant eu recours à un•e TDS. Enfin, personnes qui m'en ait parlé ou l'ait déclaré ouvertement. J'aurais seulement pu relayer.
Désolé *schiefguck*
*********ropo Femme
8 Contribution
Auteurs de sujet 
Ah au temps pour moi! Merci beaucoup pour votre aide néanmoins. *g*
******600 Homme
210 Contribution
Le travail du sexe étant interdit en France, cela est effectivement compliqué de faire une étude en ce sens. Je ne suis jamais allé chez une prostitué en France ni même de massage érotique. Dans mon secteur je ne saurais pas où aller. Par contre je suis frontalier avec l'Allemagne et c'est vrai que de l'autre côté de la frontière, il est beaucoup plus facile d'avoir accès à ces services.
*********ropo Femme
8 Contribution
Auteurs de sujet 
Merci pour votre contribution Chris !
La consommation de services sexuels est effectivement interdite en France, ce qui n'a pas pour effet de faciliter la collecte des témoignages. Cependant, ceux-ci étant rendu anonymes, les participant.e.s de l'étude n'encourent pas de risques juridiques en y prenant part. L'activité a beau être réglementée en France, elle connait de nombreux usagers. L'arrivée d'internet a rendu ces rencontres plus discrètes, mais aussi accessibles.
Il est également tout à fait vrai que les réglementations en vigueur en Allemagne, en Belgique ou encore, aux Pays-Bas facilitent l'accès à ces services. À titre personnel, diriez-vous que la loi en vigueur en France pourrait influencer votre décision d'avoir éventuellement recours à ce type de services ?
******600 Homme
210 Contribution
Effectivement il y a pleins de sites qui nous permettent de contacter différents services de massage érotique, prostitué(e)s ou d'escorte.
Je n'en ai pas encore eu l'occasion mais j'aimerais bien essayer.
*********ropo Femme
8 Contribution
Auteurs de sujet 
D'accord, merci pour votre retour *g*
**********antra Homme
10 Contribution
Je masse à titre amateur depuis plus de 20 ans (je ne me fais pas payer, même en nature).
J‘ai commencé le massage tantrique il y’a 8ans et j‘ai approfondi ma formation en Allemagne. Ce massage peut être regardé dans une dimension énergétique, spirituelle ou érotique, chacun prend ce qu‘il veut.
De mon expérience les femmes - du moins en france - ont très souvent des blocages par rapport à leur propre corps et au fait de se laisser aller, en particulier sous les mains d‘un homme.
Même les formations françaises de massage tantrique sont imprégnées d‘une relation difficile des femmes à leur propre corps et à la relation aux hommes.
En espérant que ce court témoignage vous aide dans votre étude
*********ropo Femme
8 Contribution
Auteurs de sujet 
Je vous remercie pour cette contribution tout à fait enrichissante. Il est vrai que le rapport au corps des femmes est une dimension centrale de ces problématiques. Puis-je vous demander si vous massez également des hommes ?
**********antra Homme
10 Contribution
Oui je masse hommes et femmes indifféremment. La relation au corps et à la sexualité est très différente (dans ce que j‘i pu observé). Si je caricature
• un homme qui vient pour un massage „classique“ demande souvent „un plus“
• une femme qui vient pour un massage tantrique souhaite souvent que le massage de yoni soit très léger, voire évité dans un premier temps (j‘ai quelques exemples en tête…)
*********ropo Femme
8 Contribution
Auteurs de sujet 
C'est très intéressant, je vous remercie. Et arrive-t-il que les femmes se confient vis-à-vis de ces blocages et de leur relation aux hommes ?
*****ond Femme
684 Contribution
Bonsoir,

Je n’ai jamais eu recours à un travailleur du sexe...

Pour les femmes en général, peut-être est-ce dû aussi au fait qu’il est plus facile de trouver un partenaire sexuel que pour les hommes...
Je suis sur un autre site où il est très facile pour une femme quelque soit son style (jeune/vieille, grosse/maigre, belle/moche, pratiques) de trouver satisfaction tant elles sont minoritaires par rapport aux hommes en demande...
*********ropo Femme
8 Contribution
Auteurs de sujet 
Bonjour Amy,

Merci beaucoup pour votre retour ! C'est en effet un argument qui revient souvent pour justifier que la consommation de services sexuels concerne majoritairement des hommes. Cependant, il apparaît que le fait de recourir aux services d'un/e professionnel/le reste une pratique sexuelle à part, devant, sur le papier, permettre d'accéder à une performance différente de celle que pourrait offrir un partenaire plus "classique". Et, de ce que j'ai pu observer jusqu'à présent, les personnes qui paient pour cela ne sont pas nécessairement en situation de détresse sexuelle et/ou affective et sont, par ailleurs, souvent en couple. Il me semble donc que le fait que les femmes puisse accéder facilement (et gratuitement) à des rapports sexuels ne permettent pas d'expliquer pleinement que les clientes restent minoritaires et si peu représentées.

À titre personnel, diriez-vous que la raison qui fait que vous n'avez jamais eu recours à un travailleur du sexe est que vous avez toujours pu rencontrer des partenaires sexuels sans avoir à payer pour cela ?
S'inscrire et participer
Tu veux prendre part à la discussion ?
Deviens membre gratuitement pour discuter avec les autres membres sur des sujets torrides, ou poser tes propres questions.