Hmmm
Difficile de comparer deux termes qui ne désignent pas la même chose, et qui pourtant dans l'application se rapportent souvent aux mêmes fins.
Du peu que je sache, et en me penchant uniquement sur ce que j'en connais, de l'étymologie des mots et de quelques recherches googles en passant, un avis :
Bisexualité : bi, deux ; pose donc d'office qu'il y a deux attirances possibles pour l'un ou l'autre sexe qui ici sont simultanées. Bien que le mot ne définisse qu'arbitrairement à quel degré on est attiré vers l'un et l'autre, homme ou femme. C'est, je trouve, l'affirmation la plus restreinte de notre placement sur le continuum de la sexualité, et qui ne fait qu'émettre son existence, sans donner pour autant d'indication sur le placement dans ce continuum.
Pansexualité : "tout", le tout admettant qu'il y a autre chose au-delà du deux. Rejet de la dualité donc. Ergo, plus propice à une utilisation lorsque l'on parle en genre. Admet une attirance qui ne serait pas définie par l'affirmation du sexe ou du genre. En sommes, définis que le genre n'importe pas dans l'attirance sexuelle ? Le terme de Pansexualité, à l'instar de la bisexualité, affirmerait l'existence d'un continuum (plus étalé que le continuum bidirectionnel de la bisexualité), sans préciser le placement de la personne sur celui-ci.
D'après moi, les deux termes ne prennent vraiment de consistance que s'ils se trouvent dans un contexte d'affirmation de l'identité. Dans leur application, ils renseignent sur le champ d'ouverture de l'attirance d'une personne, et traduisent soit un décloisonnement de la sexualité vers les deux sexes plutôt qu'un seul, soit vers le rejet de la binarité pour aller vers la conception étendue par le genre. Mais les deux ne traduisent pas un placement ou une préférence au sein des continuums qu'ils définissent. Ces deux mots sont avant tout, je crois, des concepts clés dans la représentation de soi ou dans l'affirmation de soi, et dans la construction sociale en général, pas des indicateurs.
Pour ma part, et pour ce qui concerne la bisexualité, le questionnement m'est apparu quelques fois.
Je suis attiré par les femmes, en revanche je peux constater le plaisir chez un homme et en tirer de l'excitation ; mais je n'ai, pour ainsi dire, jamais eu l'envie ou la nécessité d'en offrir ou d'en recevoir avec un homme. J'ai pourtant eu quelques fois l'occasion d'être accosté par des hommes, mais j'étais bien désolé de leur dire que j'étais de l'autre bord du buffet eheh.
En sommes, j'aime à dire que je suis potentiellement à 93% hétérosexuel et à 7% homosexuel. Je pourrais dire être bisexuel (car j'ai donc, de facto, un orteil dans l'autre bateau) si j'attachais une importance aux 7% dans ma représentation du Soi. Cela n'étant pas, je me contente de dire que je suis hétéro.
Pour finir, je pense que le terme bisexualité ne peut pas définir une sexualité qui serait à 50/50 pour l'un et l'autre, car rien n'est jamais si simple et arrêté avec la cognition.
Pour la pansexualité : ne me retrouvant pas dans le concept de Genre, je n'en ai pas l'usage.
Voilà quelques pensées jetées en touffe sans grande relecture.