Je témoigne en tant qu'homme, mais non au nom des hommes :
Une des raisons que je préfère le désir au plaisir, c'est parce que le plaisir masculin (majoritairement : l'éjaculation) tue justement tout désir. Je m'explique :
Lorsque je fais l'amour à une femme, c'est le désir que j'éprouve pour elle qui me fait apprécier ce moment : je me sens vivant, brûlant, conscient, attentif au moment, aux sensations, à l'échange, bref, à tout ce qui fait qu'il est si bon de faire l'amour.
Lorsque j'éjacule, toute cette somme de sensations et d'émotions retombe soudainement, l'énergie dont je brûlais à l'instant précédent disparaît d'un seul coup, et le pic de jouissance (très variable, voir*) laisse immédiatement place à une faiblesse généralisée, et une absence totale du désir, désir qui faisait quelques secondes auparavant tout l'attrait de cette activité. Physiologiquement, c'est un épuisement brutal. Psychologiquement, c'est la glissade vers un état hébétude qui, pour ma part, s'il n'est pas suivi très vite d'un endormissement, laisse place à un vague-à-l'âme, voire une déprime difficilement contenue, qui gâche franchement tout ce qu'il y a eu de bien avant.
Dans l'éjaculation, je trouve toujours frustrant le fait que mon pénis, quelques secondes auparavant vaillant phallus dispensateur et receveur de sensations, soit subitement insensible...
C'est pourquoi je n'aime que rarement éjaculer avant d'être sûr-sûr-sûr-certain que ma partenaire a "eu son compte", ou que je préfère finir sur une baisse de tonus sans éjaculation : parce que mon état après éjaculation (tant physiologique que psychologique) rend difficile (voire : artificiel ou forcé) tout geste envers ma partenaire. Je préfère m'occuper d'elle pour la faire "descendre" en étant encore désirant, plutôt qu'ayant eu mon plaisir mais " m'astreindre " à le faire alors que je ne suis pas disponible dans mon corps et ma tête.
Pour résumer :
• Si elle comprend que de mon côté "après le pic", c'est "rideau", et qu'il n'y a rien de personnel envers elle ni d'égoïste à l'arrêt brutal de mon attention vers elle, alors, c'est OK.
• Si elle souhaite " être accompagnée lors de sa descente ", il faut qu'elle soit sûre que l'absence d'éjaculation pour moi ne soit le signe pour elle ni d'un désintérêt de ma part, ni d'une absence de satisfaction.
(bon, j'ai essayé de faire clair, j'espère que je l'ai été...)
Et pour mon renvoi :
• oui, le plaisir ressenti lors de l'éjaculation est très variable en nature et en intensité. ça peut être une "libération" lente, qui soulage (souvent le cas lors d'une éjaculation interne) ; parfois violente et spasmodique (plutôt avec une "finition" manuelle, avec forte stimulation du gland). Quelques très rares fois j'ai expérimenté une perte totale de conscience de plusieurs secondes (dans ces moments, ça semble très long, rétrospectivement). Mais ça a toujours été qu'avec la même partenaire...
(K, si tu lis ces lignes... Fais-moi signe, tu me manques...
)