Hmhmm
Alors ;
Je ne suis pas expert dans ce domaine, mais du peu que je sache à ce propos, la plupart de nos fonctions cognitives sont fonction à la fois d'une part innée, biologique, et d'une autre part acquise, incrémenté par nos rapports avec l'environnement, culturels, etc.
On peut prendre l'exemple (récurrent) du QI, qui est dépendante à la fois d'une part biologique (ramification de la gaine de myéline des axones, taux d'absorbions du glucose, la structuration des faisceaux entres les airs cérébrales etc..), et d'une part acquise, par différents entretiens, de pratiques ou d'activités stimulantes (la lecture et le piano en sont des exemples), consommation d'oméga 3 régulière, sociabilité, calculs, etc.. Bref toute la partie culturelle du truc.
(En passant faut se détendre avec le QI hein haha, à la base c'est juste une aide au diagnostique, pas un chiffre arrêté qui définit toute la vie comme parole d'évangile, d'autant qu'il est sujet à évolution en fonction du temps et des conditions)
Pour ce qui est de l'attirance sexuelle, c'est un peu le même principe.
Pas mal d'études ont démontré que l'orientation sexuelle était en partie innée et proprement biologique. Certaines caractéristiques du visage (une étude de l'université de Stanford a montré des résultats supérieurs au hasard dans le cadre d'un test où les sujets devaient deviner l'orientation sexuelle d'une personne à partir d'une photo de son visage), l'épaisseur de certaines structures sous-corticales comme l'hypothalamus, les taux et variations de différentes hormones dans le corps, etc.. Autant de caractéristiques qui bout à bout peuvent permettre de supputer de l'orientation d'une personne envers l'un ou l'autre sexe. Des fonctions profondes en nous font que nous allons sciemment chercher telle ou telle caractéristique chez une personne. Dans la vision la plus "évolutionniste" qui soit, nous allons chercher, hommes comme femmes, des caractéristiques qui démontrent une nature propre à la reproduction (proportions du corps et du visage, bonne santé physique, intelligence...). Cette volonté inhérente est changeante et plus ou moins prononcée selon les individus.
Et d'un autre côté, l'environnement, la représentation et la gestion du Soi, les constructions sociales telles que le genre ou l'orientation sexuelle elle-même (qui peut devenir identitaire), les apprentissages et conditionnements dans leur ensemble, peuvent contribuer à définir une orientation par rapport à une autre.
Il faut garder en tête que l'orientation sexuelle n'est pas tant une représentation binaire et arrêtée, mais plutôt un continuum allant d'un pôle à un autre,, féminin à masculin. Dans une étude de Laumann et collab. en 1974, seulement un 1/4 des hommes et 15% des femmes qui avaient des pratiques homos se disaient "homosexuel". L'attirance pour un sexe est prédéfinie par des instincts biologiques et innés, parfois même contraires à une vision évolutionniste, mais peut par la suite se définir à travers des considérations et représentations qui nous sont propres et acquises. En fait, le positionnement dans ce continuum est le produit de l'un et de l'autre.
Quant à concevoir "le sex pour le sex", hmm, question ouverte... Mais mis à part la pratique d'objectification consentie ou la pratique solitaire, difficile de concevoir le sex sans le facteur humain, car "l'être humain est un animal politique", et les corps sont des sources d'interactions qui contribuent à le construire : le concept de sexualité n'est que la façon d'en jouer, même quand il ne s'agit que de son propre corps. Une sodomie reste certes une sodomie, quel que soit le sexe si l'on est dans une vision pragmatique (équivalence des idées) ; cela-dit, la pratique sexuelle est fonction d'un corps qui correspond plus ou moins à ce que la somme de nos attirances profondes et nos considérations culturelles déterminent comme désirables.
Alors, le "sex pour le sex", hmmm... Qui sait…
Bref, il n'y a pas de réponse arrêtée et précise. Accepter de recevoir une fellation/cunni d'un homme ou d'une femme va être fonction de notre position dans le continuum de l'attirance pour l'un ou l'autre sexe, qui est fonction de mécanismes profonds et de considérations culturelles et acquise, ce qui rend l'orientation plus ou moins perméable à changement.
Par loi de conséquence, la sensation du corps et l'interprétation des stimulus passant par le prisme de la cognition (la gestion de notre rapport au monde extérieur) vont être dépendante de l'orientation sexuelle.